Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 191]

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THÉORIES DE LA CÉM ENTATION

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» Dans un fourneau qui ne serait alimenté que par du charbon ou du coke calcinés, la réduction du minerai ne pourrait avoir lieu qu'aux dépens

du carbone , et elle s'effectuerait, pour la plus grande partie, par voie de cémentation, ce qui, comme on le sait, n'exige pas une température » élevée, lors même que l'oxyde ,de fer est engagé dans une combinaison avec de la silice. Dans ce cas , pour obtenir une partie de fer, la réduction seule de l'oxyde doit, dans l'hypothèse la plus favorable, consommer au moins 0,20 de charbon. Mais, dans le travail ordinaire, les vapeurs que le combustible laisse dégager à la

chaleur blanche, doivent puissamment contrihuer à la réduction. Enfin, quand on emploie la houille ou le bois en nature, ce sont probablement les gaz et les vapeurs combustibles seuls qui opèrent la réduction du minerai. Ces gaz et ces vapeurs, étant d'ailleurs très-faciles à cmbraser, doivent brider de préférence au charbon. Leur présence doit donc diminuer considérablement la consommation de celui-ci,

et l'on voit d'après cela l'avantage qu'il doit y avoir à employer la houille et le bois en na-

)) turc

» C'est dans la partie inférieure des étalages, et principalement à la proximité de la tuyère, que la combustion du charbon s'effectue ; l'air, lorsqu'il arrive dans la cuve, est à peu près compté-

cernent dépouillé d'oxygène, en sorte qu'eu parcourant cet espace, il ne produit pas d'autre effet que d'échauffer les matières qu'il traverse en se dépouillant lui-même du calorique dont » il s'est chargé dans les parties inférieures. Il y a néanmoins consommation de combustible, mais

»

ET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.

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» cette consommation est inévitable, et-elle aurait » lieu dans tous les systèmes; elle provient , I. de l'action de la chaleur, qui dégage du combustible employé les matières volatiles de toute nature

qu'il contient; 2° de l'action de l'oxyde de fer sur l'hydrogène et le carbone, qu'il brûle en se ». réduisant ; 3° enfin, de l'action dissolvante exer-

cée sur le charbon fortement échauffé par l'acide carbonique, qui, près de la tuyère, a remplacé l'oxygène de l'air; action qui donne naissauce à une proportion assez considérable, à ce paraît, d'oxyde de carbone (1)... » Le lecteur pourra apprécier, par le résumé que je viens de faire des travaux antérieurs à mes mémoires de 183o et de i836, et surtout par la lecture des trois mémoires que j'ai signalés en dernier lieu, la direction que les divers auteurs cités dans ce troisième chapitre avaient imprimée aux théories de la cémentation et des fourneaux à courant d'air forcé. Ii me sera permis de remarquer que les idées

.qui m'ont été signalées comme renfermant le germe de la nouvelle théorie, ont toujours été

produites accidentellement, en une phrase , sous forme de notes, etc., et n'ont jamais étédéveloppées d'une manière spéciale , comme l'eût exigé l'importance du sujet. Au reste, la seule conclusion qu'il m'importe d'établir est que ces idées étaient restées inaperçues, ou du moins n'avaient pas paru assez motivées pour que les métallurgistes renonçassent à l'ancienne théorie; qu'au commencement de 1836, les travaux métallurgiques les plus récents étaient encore basés sur des (1) Annales de chimie et de physique, tome 59, pages 270 et 274.