Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 189]

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THÉORIES DE LA CÉMENTATION

idées théoriques de M. Lesoinne, que je trouverai par là une occasion de rendre justice à un ancien élève de fEcole des Mines de Paris. Je terminerai cet exposé par quelques citations qui rappelleront l'état des théories ad mises touchant la cémentation et les fourneaux ,a tuyères, dans les traités et les mémoires spéciaux 'publiés immédia-

tement avant la présentation de mon premier mémoire à l'Institut. M. Marrot , dans un mémoire publié en i835, sur les forges pyrénéennes de l'Ariége (1), déclare que la théorie de ces appareils est encore incomplète ; admettant cependant l'idée exclusive de la cémentation au contact, il se fonde sur les travaux de MM. Mushet , Descostils et Berthier, pour émettre sur ce sujet quelques conjectures qu'il ne présente que comme plus ou moins probables. La découverte importante fait» en 1831, par MM. Nielson Macintosh et Wilson , sur l'emploi de l'air chaud dans les usines à fer, et dont les résultats ont été appréciés en France, en 1833, par le beau travail de Dufrénoy (2) , devait naturellement reporter d'une manière spéciale l'attention des métallurgistes sur l'intervention des gaz dans les hauts - fourneaux. En -ce qui me concerne, ce sont surtout les résultats observés dans les usines , de 1833 à '835, sur l'emploi de ce nouvel agent, qui m'ont amené à étendre aux fourneaux à tuyères la théorie que j'avais proposée, dès le commencement de t83o , Pour les ateliers

ET DES FOURNEAU X. A TUYÈRES.

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de cémentation proprement dits, on le charbon agit en vase clos sur les oxydes. je constate ici que les divers auteurs qui ont abordé, jusqu'à 1836,

la question théorique de l'air chaud; n'ont vu dans l'emploi de cet agent qu'un effet calorifique

qu'aucun d'eux n'a indiqué la pensée que foxygène atmosphérique préalablement échauffé, réagissant plus vite sur le charbon, et se transformant plus vite en oxyde de carbone, a pour résultat -principal d'abaisser le niveau inférieur de la zone réductive , et de diminuer d'autant l'étendue de la zone oxydante ; que personne, en un mot, n'avait aperçu que l'emploi de l'air chaud est un nouveau moyen d'atteindre le but pour lequel sont essentiellement disposés tous les fourneaux à courant. d'air forcé. Le fait suivant prouve combien cette pensée s'é-

loignait du cercle des opinions admises à cette. époque c'est M. Berthier qui, à ma connaissance, a émis le premier, dès l'année 1834, l'idée, simple sans doute , mais fort importante , d'une

combustion plus active obtenue sous l'influence de l'air chaud cependant cet auteur n'en déduit nullement l'idée complémentaire, si naturelle dans la nouvelle théorie , d'une meilleure distribution des agents gazeux (i).

.« Je pense, dit M. Berthier, que les phéno» mènes qui résultent de l'emploi de l'air chaud » dépendent de ce que la combustion est plus ac» tive dans le creuset que quand le vent n'a pas été

Mémoire sur le traitement des minerais de fer clans

les forges catalanes du département de l'Ariége ; par M. Mar rot, ingénieur des mines .Ann. des mines, 3e série, t. 8, p. 461. Voir spécialement les pages 462 et 493. Annales des mines , 3' série, t. 4 , page 431. 1833.

(1) Note sur les produits du haut-fourneau de Pions, près Sargans ; par M. P. Berthier. Annales des mines 3' série , tome 6, page 467. 1834. Voir la page

473, pour le paragraphe cité.