Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 104]

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SUR LE QUARTZ RÉSIN1TE.

ESSAIS

peu de reflets, ayant été tenu pendant quelques heures dans un endroit chaud, perdit sa transparence., devint laiteux, et laissa voir des reflets multipliés et plus intenses. Cette circonstance m'ayant fait supposer qu'ïl avait perdu une certaine quantité d'eau, je le plaçai au fond cfun vase contenant de l'eau distillée : il reprit rapidement sa transparence en perdant presque tous ses reflets ; mais au bout de quelques semaines d'exposition à l'air, sa limpidité disparut de nouveau, et il devint laiteux et presque opaque, eu reprenant toutefois ses reflets variés. Pour apprécier d'une manière plus exacte les propriétés hygrométriques de l'opale, j'ai placé un morceau brut de cette substance , et de la grosseur d'une aveline , sous une cloche et auprès d'une capsule renfermant de l'acide sulfurique concentré. Ce morceau pesait 3gr-,136 ; au bout de trois jours je l'ai retiré et pesé de nouveau, son. poids ne s'élevait plus qu'a 3gr-,o81 : il avait donc perdu o,o55 , ou 1,75 p. o/o. Après douze heures d'ex-

position à l'air libre il pesait 3u.,108; vingt-

quatre heures après il pesait 35'021; enfin , bout de huit jours, et l'air étant humide, il avait repris son poids primitif de 3gr.,136. Cette expérience réitérée sur le même échantillon, et sur un autre morceau d'opale de Hongrie pesant 0gr.,3135 , m'a toujours présenté des résultats identiques et qui ne me laissent aucun doute sur la propriété que possède l'opale de perdre et d'absorber facilement une notable quantité d'eau. Un autre morceau brut d'opale du Mexique, de couleur brune, montrant de beaux reflets, été placé,tut fond d'un tube fermé à l'une de ses

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extrémités et chauffé avec précaution : de nombreuses gouttelettes d'eau se sont condensées sur les parois du tube , une odeur empyreumatique très-sensible s'est manifestée , et une bandelette de papier de tournesol rougi, introduite dans le tube, a repris la couleur bleue. Un papier de Fernambouc , placé dans les mêmes circonstances, s'est coloré en rouge foncé. Cette réaction alcaline, jointe à l'odeur empyreumatique , dénotait

évidemment, dans le minéral , la présence de

matières organiques et ammoniacales. De plus, en examinant l'échantillon resté au fond du tube, on

remarquait sur lui de nombreuses taches noires et charbonneuses ; sa teinte s'était rembrunie. Soumis dans le tube à une chaleur plus forte , il subit une sorte de retrait, son éclat devint vitreux, et ses reflets, bien qu'ayant changé d'aspect par suite des gerçures qui sillonnaient le minéral étaient encore très-éclatants. Dans cet état, je l'ai placé sur une feuille de platine, et je l'ai chauffé au rouge cerise très- prononcé. Cette nouvelle épreuve lui a fait subir un retrait plus considérable , sans cependant éteindre totalement ses reflets.

Un autre fragment d'opale du Mexique, par-

faitement limpide et presque incolore, soumis aux mêmes épreuves, n'a donné qu'une faible odeur,

en dégageant beaucoup d'eau ; un éclat mince d'opale, soumis à la plus forte chaleur de la

flamme du chalumeau , est resté infusible. Voulant vérifier si l'opale, après avoir été rougie, conservait encore ses propriétés -hygrométriques j'ai laissé exposé à l'air libre un fragment chauffé au rouge vif, et pesant o,o845 ; au bout de vingt-quatre heures son poids - s'était accru