Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 105]

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SUR LE QUARTZ RÉSIN1TE.

ESSAIS

de Og',0030; je m'assurai que ce résultat était dû à la présence de l'eau , en faisant chauffer l'échan-

tillon dans un tube et en recueillant l'eau dégagée.

Je n'ai pu renouveler les mêmes expériences sur les belles opales de Hongrie. Un fragment blanchâtre, presque opaque et sans reflets, venant de cette dernière localité, a manifesté également une forte odeur empyreumatique et une réaction alcaline très-prononcée. Après une forte calcination , cette opale était devenue limpide sur les

bords ; dans cet état je l'ai posée sur un papier humecté d'eau : elle a absorbé beaucoup d'eau en devenant vitreuse et transparente avec une légère teinte bleue. Un fragment semblable, non calciné, placé également sur un papier humide, a absorbé de l'eau, mais en conservant une teinte laiteuse qui s'opposait à la transparence complète. Remis à l'air sec, ces deux fragments reprenaient leur opacité. D'après les caractères ci-dessus mentionnés., je serais porté à croire que les matières organiques et charbonneuses que contient l'opale jouent un rôle

important dans la production de ses reflets ; la

structure intime et toute particulière de cette espèce minérale est sans doute la condition première et essentielle des phénomènes lumineux qu'elle présente; mais , suivant l'opinion que je. hasarde, cette structure resterait sans effet par l'absence des substances organiques capables d'agir

stip les rayons de lumière qui traversent le minéral : c'est du moins ce qui semblerait résulter de mes essais sur les fragments d'opale incolore. Il me paraît, de plus, évident que l'eau interposée ou combinée n'a qu'une influence très-secondaire

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sur les reflets, puisqu'on peut la chasser sans que ces derniers soient détruits. On peut concevoir, dans ce cas , que la forte chaleur à laquelle l'opale est soumise dans l'essai au chalumeau , plus que suffisante pour volatiliser l'eau engagée, n'est pas assez prolongée pour détruire entièrement les matières charbonneuses contenues dans l'intérieur de la pierre ; les plus faibles traces de carbone qui y restent disséminées conservant encore assez d'influence pour disperser et décomposer les rayons de lumière qui la traversent. Pechstein. j'ai soumis aux mêmes essais onze variétés de quartz résinite, ou pechstein , de dif-

férents aspects, et venant des États- Unis , du Mexique, de Hongrie et d'Islande; tous, par la chaleur, ont laissé dégager de l'eau, en manifestant plus ou moins fortement l'odeur empyreumatique et la réaction alcaline; tous enfin, placés alternativement dans l'air sec et à l'air libre, ont perdu et repris une quantité d'eau appréciable et qui s'élevait depuis ; jusqu'à p. o/o ; leurs fragments les plus minces, exposés à la vive chaleur du chalumeau n'ont pas offert le moindre indice de fusion.

Ces propriétés hygrométriques des pechsteins et les substances combustibles qu'ils renferment leur donnent un rapport de plus avec l'opale proprement dite; je me suis assuré que la fonte et la hyalite dont j'ai parlé plus haut ne possédaient pas cette faculté d'absorber et de perdre de l'humidité. Geyserite. La geyserite vient de Geyser en Islande; elle est en morceaux blancs, opaques ondulés et quelquefois rougis à la surface par de l'oxyde de fer ; certaines parties du minéral sont Tome XPLT, ,840.

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