Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 103]

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ESSAIS

structure intime, manifestée par l'action de la chaleur, indiquerait une origine différente. Elle pourrait s'être formée par suite de la décomposition du feldspath contenu originairement dans les roches sur lesquelles elle repose. Les traces de fusibilité qu'elle donne feraient présumer aussi qu'elle renferme un alcali. Fiwite.

L'échantillon qui m'a servi pour les essais qui suivent m'a été confié par M. le marquis de Drée_; il provient du mont Amiata , près Santa-Fiore en Toscane ; la fonte s'y rencontre en morceaux

d'un faible volume, concrétionnés ou tubuleux, d'un blanc de lait à l'extérieur, ayant dans la cassure l'apparence de la porcelaine. Ce minéral raye le verre; il repose sur un tuf de couleur grise et terreuse, qui, examiné à la loupe, paraît formé de matières siliceuses agrégées et comme vitrifiées. Un fragment de fonte, placé au fond d'un tube de verre et chauffé, a laissé dégager une grande quantité d'eau. Autour du fragment, et dans la partie du tube où l'eau s'était condensée , de nombreuses taches blanches se firent bientôt apercevoir. Une bandelette de papier de tournesol bleu,

introduite dans le tube, fut rougie fortement.

Ces réactions indiquant la présence de l'acide fluo-

rique , je renouvelai l'essai en plaçant un fragment de fonte au fond d'un creuset de platine recouvert d'une plaque de verre. Après quelques secondes d'exposition à la chaleur rouge sombre, je trouvai la plaque dépolie dans la partie qui recouvrait le creuset. Le minéral s'était divisé en beaucoup de fi'agments. Un de ces fragments, chauffé

SUR LE QUARTZ Ri:SUITE.

205 fortement au chalumeau , est resté infusible. Le sel de phosphore ne l'a point dissous. Le tuf auquel adhèrent les mamelons de fonte, soumis aux mêmes épreuves, a offert également les réactions de l'acide fluorique. D'après les caractères de la fiorite, ,je serais porté à croire qu'elle doit sa formation à un dégagement de gaz hydrofluosilicique à travers l'eau, ou des matières humides et poreuses. L'acide fluorique ou fluosilicique qu'elle contient se trouve-

rait, non pas combiné , mais enveloppé dans la masse du minéral, qui présenterait. alors beau-

coup d'analogie avec la silice gélatineuse obtenue artificiellement dans la préparation de l'acide hydrofluosilicique.

Opale du Mexique.

Cette opale se trouve disséminée dans les cavités d'une roche grise, vitreuse, d'origine volcanique. On la voit également en petits morceaux irréguliers, à surfaces arrondies et présentant un aspect varié : les uns sont parfaitement limpides et incolores, sans aucun reflet ; d'autres sont limpides à l'intérieur, sans éclat, mais enveloppés d'une croûte brunâtre qui reflète toutes les couleurs de

d'autres enfin ont une teinte brune

prononcée, quelquefois laiteuse, sans transparence : ces derniers montrent des éclats de lumière verte et rouge de la plus grande beauté. Quelquesuns de ces échantillons , préalablement taillés et polis, laissent apparaître dans leur intérieur, et en les faisant jouer à la lumière , une infinité de stries parallèles très-serrées, se croisant obliquement et dans plusieurs sens. Un morceau d'opale brut et limpide, n'outrant