Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 322]

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RECHERCHES

fentes méridiennes le divisent, sont susceptibles
d'un certain jeu.

Le jeu que les segments de ]'Etna ont subi par suite de l'étoile/ne/d que la montagne a éprouvé a-t-il été en somme totdle un affaissement ou un soulèvement? Des mesures de hauteur seraient ici d'un grand secours, si jamais il était possible de leur donner la précision suffisante. Mais, à leur défaut , il rue semble que la question,

peut être résolue par un raisonnement assez simple. Lorsque la montagne s'étoile ainsi qu'il

vient d'être dit, les parois des fentes s'écartent d'une quantité pl US Ou Moins grande, etqu'on a vue quel-

quefois s'élever à plus de deux mètres. Les parois des -fentes- s'écartant, il est évident que la surface de la montagne subit un agrandissement, et si on se représente attentivement la position respective des massés solides que les fentes dont il s'agit séparent les unes des autres, on verra immédiatement que l'écartement dés parois de ces fentes suppose nécessairement une tuméfaction un soulèvement de ton tic système on verra même qu'il existe nécessairement, entre la quantité de ce soulèvement et les dimensions, des fentes en lon-

gueur et en largeur, une relation géométrique,

dont une expression approximative pourrait facilement se déduire de l'une des formules que nous avons données, M. Du frenoy et moi, dans notre mémoire sur les groupes du Cantal et du MontDore. La quantité du soulèvement serait évidem-

ment très-petite, mais sa seule existence est un fait important. Nous ne possédons encore, sur aucune des érup-

tions de l'Etna , les données nécessaires pour effectuer à cet égard un calcul numérique positif;

SUR LE MONT ETNA.

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mais il est aisé de s'assurer qu'il ne faudrait pas supposer, aux fentes qui se répètent ainsi à des intervalles plus ou moins rapprochés, des dimensions moyennes très-considérables pour qu'il fût vrai de dire que de nos jours et sous nos yeux l'Etna croît par soulèvement d'une manière appréciable. C'est cette considération qui m'a déjà fait insister ci-dessus sur l'opportunité de la remarque de. M. Boussingault, qui, dans son mémoire sur le Chimborazo, exprimait le voeu que la hauteur des grands cônes volcaniques, et de l'Etna en particulier, fût de nouveau mesurée à de certains inter.valles d'une manière rigoureuse. Ici, ce ne serait pas la hauteur éminemment variable des bords du cratère qu'il s'agirait de constater, mais celle de quelque repère fixe, comme, par exemple, les fondements de la Torre-del-Filosolo' ou le plancher de la casa Inp,-lese. Les variations de hauteur que l'Etna peut éprouver en s'étoilant méritent d'autant pl us d'être prises en considération, que, quelque petites qu'elles soient, pourvu qu'elles ne soient pas tout à fait insensibles, elles surpasseront toutes les variations durables que la gibbosité centrale de la montagne peut éprouver par l'effet de la suraddition graduelle des produits des éruptions. En effet, nous avons vu ci-dessus que, depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, ces produits ne se sont pas accumu-

lés à la hauteur de deux mètres autour des fondations de la Torre-del-Filosofo, et il est de fait que la fente qui, lors de l'éruption de 1832, a été passer à peu de distance de ce petit monument, a produit d'un seul coup, sur le relief de cette partie du Piano -del-Lago, un effet presque aussi considérable et peut-être même phis grand que l'effet