Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 321]

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RECHERCHES

SUR. L'E MONT- ETNA.

L'éboulement qui a produit à le place de .la cime la plus élevée du Bicorne le petit cratère ne diffère évitrès-profond dont j'ai déjà demment que par sa grandeur parlé'de ceux qui ont produit les petits cirques dont je viens de faire

issue, qui n'était évidemment qu'un effondrement de ce genre. Cette déchirure coupe plusieurs laves

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mention. La production de ces petits cirques d'éboulement n'est pas un fait nouveau sur le Piano-del-

Lago. Dans l'éruption de 1792 il s'y était déjà produit, entre la Torre-del-Filosofo et la monta gnuola , un cirque analogue, mais un peu plus grand, que, d'après sa forme, on a nommé la Cisterna (la Citerne). La faille de 1832 sé dirigeait du côté de la Cisterna , et elle y a produit un renouvellement de l'éboulement primitif auquel elle devait son origine; de sorte que la Cisterna s'est trouvée approfondie. Cette Cisterna est remarquable non-seulement

par sa forme et son origine, mais encore en ce qu'elle fournit la preuve du peu d'épaisseur du manteau de déjections modernes qui couvre cette partie de la gibbosité centrale, car elle est taillée presque en entier dans les assises de laves

anciennes et de tufs qui en forment le noyau. Avant 1832, on y comptait onze de ces assises;

maintenant que la Cisterna s'est encore approfondie , on en compte treize. De pareils effondrements se sont aussi produits à diverses époques en dehors du Piano-del-Lago.

En descendant de l'extrémité septentrionale du Serre-del-Solfizio, vers le cône de 1811 situé au fond du Yal-del-Bove , j'ai rencontré, aux detiX tiers de la pente, une déchirure profonde et sans

modernes séparées par des assises de scories. L'épaisseur de chacune des assises de laves varie considérablement en se modelant sur les inégalités du terrain qui la supporte. L'une d'elles atteint en un point une épaisseur de plusieurs mètres, et devient alors grossièrement prismatique. Tontes

présentent, dans l'arrangement de leurs parties de diverses textures, des traces nombreuses de l'action de couler. Les effond rements arrivés le long de la fente qui, en 1832, est venue couper le Piano-del-Lago, mon-

trent clairement que, bien que cette fente n'ait pas donné issue à la lave, elle était cependant profonde et communiquait avec les cavités intérieures

de l'appareil volcanique. En la considérant d'un même coup-d'oeil avec la fente qui a donné issue à la lave du côté de Bronte et avec les autres traces de fendillement que j'ai indiquées, on voit que dans l'éruption de 1832. le massif de l'Etna a été complétement étoilé. Ce fait, qui parait s'être répété dans presque

toutes les grandes éruptions, me semble d'un

grand intérêt, en ce qu'il donne la preuve directe peu d'efficacité de la résistance que la masse de la montagne oppose aux efforts de la puissance mécanique qu'elle renferme dans son intérieur, et par les idées auxquelles il semble conduire sur l'origine d'une partie de la saillie que cette montagne nous présente aujourd'hui. Le changement de niveau relatif dont j'ai parlé montre en effet que l'Etna ne repose pas sur des fondements inébranlables, et que les segments dans lesquels les