Annales des Mines (1827, série 2, volume 2) [Image 326]

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NOTICE 626 duit brut d'environ 2.600 quintaux métriques de plomb et 56o kilogrammes d'argent. Cependant la connaissance que Pexploitation fit biepti» acquérir des limites du gite de Pesey, .qt la pénurie des bois dans le voisinage de cette mine, faisaient une' loi de chercher' à tirer parti des autres gîtes métallifères de la

cOntrée, et de transPorter la. fonderie da.ns.une.localité qui Mi à-la-fois plus' rapprochée de forêts abondantes ainsi que des diverses mines, et d'us accès moins difficile. M. Schreimportans tous les soin qu'ils méber donna à ces obj ritaient: il fit exécuter de nombreux travaux de recherche t de reconnaissance, sur les indices des gîtes métallifères déjà. connus, ou découverts, par les professeurs et les élèves

de l'École des Mines, dans les vallées de la Tarentaise et de la Maurienne, et il établit, dans les bâtimens de l'ancienne saline de Cenflans, une usine destinée à devenir fbnderie centrale pour la contrée. Une fonte d'essai y avait déjà été faite en 1813 (i), et quelques,unes des nouvelles mines s'annonçaient comme devant devenir des exploitations productives, lorsque les événemens de 1814 et 1815 causèrent d'abord la suspension d'une partie des travaux des divers établissernens dépendant de PÉcole des Mines, et firent perdre enfin à la France cette École et toute la Savoie. M. Schreiber, secondé efficacement par MM. les ingénieurs Hérault et Gardien, parvint, avec beaucoup de peine, à sauver les produits des établissemens qu'il dirigeait, et le matériel de l'École. Il resta à Pesey et à Moutiers, malgré le désagrément inséparable d'une semblable position, tant que sa présence put y être utile à PAdministration,,et il ne rentra en France qu'en mars 1816. Depuis long-temps Français par le coeur, et attaché par les liens d'une reconnaissance particulière à la famille de nos Rois, M. Schreiber avait vu la restauration avec joie; il refusa de rester en Savoie, où le gouvernement sarde lui offrait un traitement plus considérable que celui qu'il pouvait conserver dans sa patrie adoptive , traitement qui était

hors deproportion avec les émolumens accordés par ce gou-

vernerneat à toi. les fonctionnaires publics, et qui prouvait l'importance qu'on attachait à conserver l'habile di... .

sous-directeur (i) Voyez le inémpli.n.de.M. l'ingénieur de la fonderie de'Conflan's , im.4ré dans 1g ç,q1e.I1 des Annales des Mines.

NÉCROLOGIQUE.

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recteur de Pesey. M. Schreiber voulut consacrer les dernières années de sa vie au service du Souverain qui l'avait attiré en France dans sa jeunesse, et qui avait su dès-lors apprécier son mérite etson dévouement. Il avait été promu, depuis 1813 , au grade d'Inspecteur divisionnaire : on le chargea, selon son désir, de l'inspection de la 4e. division

minéralogique, dont le chef-lieu fut, sur sa demande, établi à Grenoble, et il se retrouva avec plaisir fixé dans cette ville, où il avait contracté de nombreuses liaisons d'amitié'. pendant son long séjour aux mines d'Allemont. Son existence y fut heureuse,et entourée de la considération qui lui était due. En 182o, le Roi le nomma chevalier de la

Légion-d'Honneur, et lui accorda des lettres dé naturalisation. Vers la même époque il fut chargé d'une mission spéciale dans le département de la Loire, relative au développement de la nouvelle industrie minéralurgique créée

dans cette contrée par M. de Gallois. Il a fait aussi, de 1816 à1824 , plusieurs voyages en Savoie, pour revoir les mines qu'il avait rendues si florissantes et les amis qu'il y avait laissés. Enfin, affaibli par l'âge et par les infirmités, il demanda sa retraite en 1824; lui fut accordée, avec le brevet d'Inspecteur général'honoraire, qui lui con,-

servait voix délibérative au Conseil général des MineS. Mais le Conseil n'a pu profiter de sa coopération et de ses lumiè-

res; M. Schreiber est resté à Grenoble où il n'a

oetti que

peu de temps des douceurs du repos. Une maladie' longue et douloureuse y a terminé son honorable carrière : il est

mort, le to mai 1827, entre les bras de M. l'ingénieur

Gueymard, qui, depuis plus de dix ans, regardait comme un bonheur de vivre dans son intimité, et avait pour lui des serttimens aussi tendres que respectueux. Les bornes de cette notice ne nous ont permis qtre'clé

chercher à donner une faible idée des serVices rfné

M. Schreiber a rendus à Part des mines. Noità.avons presque entièrement passer sous silence les travank tifiques qui lui avaient acquis dès sa jeunesseltitie a'éputa

tion méritée. Nous rappellerons seulement qtie les,rieh'esses minéralogiques nombreuses et variées qüe' renfeinient les

montagnes de l'Oisans, ont presque toutes été déonvertes pendant le séjour de M. Schreiber dans ce canton, et qu'il a beaucoup contribué à les faiWernliettre et apprécier, tant par les belles collections de minéraux de l'Oisans qu'il a recueillies et répandues dans le'-monde savent, que par les