Annales des Mines (1827, série 2, volume 1) [Image 163]

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ESSAI ET TRAITEMENT

par la fonte , s'exécute en fondant les minerais, soit avec des matières plombifères, soit seuls, de

manière à obtenir des maties riches, qui sont ensuite soumises à l'action dissolvante du plomb fondu; les métaux précieux sont alors séparés du plomb par la coupellation.

Quoique ces deux méthodes soient très-répandues, et qu'une d'elles, celle de l'amalgamation, ait pris naissance en Amérique, elles n'ont cependant pas encore pénétré dans tous les ateliers des mineurs américains : ainsi 'à la Vega de Supia, où il existe d'abondantes mines d'or exploitées depuis longues années, aucune de ces méthodes n'est mise en pratique. La seule qu'on y connaisse est celle du lavage. Le lavage a été appliqué également à l'extraction de l'or des pyrites aurifères, et avec un tel succès, qu'il a permis de tirer parti d'un miné-. rai quelquefois trop pauvre pour être traité par l'amalgamation ou par la fonte; et sous ce rapport, on doit le considérer comme une méthode qui, convenablement modifiée, promet sur celles déjà connues de grands avantages : c'est ce que j'essaierai (l'établir dans ce Mémoire, après avoir exposé le procédé tel que je l'ai vu pratiquer. C'est sur les mines de Marmato , situées au N.-E. de la Vega., sur le versant du Rio-Cauca qu'on extrait l'or de la pyrite par le lavage. Le terrain dans lequel se trouvent ces mines appar-

3.ç leur direction presque constante est de l'E. DE LA. PYRITE Aualrmuir.

l'a La pyrite repose ordinairement sur la roche, et n'est que rarement mélangée de gangue ; l'or s'y trouve disséminé en particules, quelquefois visibles à l'oeil nu, ruais le plus souvent nonseulement il est impossible de l'apercevoir, mais encore des essais chimiques en décèlent à peine la présence, et ce métal y existe alors en si petite quantité, qu'il ne faut rien moins que l'extrême abondance du minerai pour que le travail soit productif. Pour extraire l'or de la pyrite on la pulvérise et on la lave : voici comme cela se pratique à Marmato. L'atelier est placé sur la pente de la montagne;

il se compose d'un hangar, sous lequel peuvent tenir une douzaine de travailleurs ; dans le sol

on a pratiqué un grand trou circulaire ayant

environ six pieds de profondeur et dix pieds de diamètre. Des femmes (négresses) occupées à broyer sont rangées autour de cette excavation; elles sont au nombre de dix, ayant chacune devant soi une pierre de porphyre élevée d'environ deux pieds au-dessus du sol, et inclinée vers le réservoir ; cette pierre est semblable à celles employées dans le pays à broyer le maïs; la molette dont elles se servent est pour l'ordinaire un

morceau de pyrite qui contient du quarz. Le minérai à moudre est placé près d'elles;

tient à la grande formation de syénite et de grünstein porphyrique qui renferme les riches gisemens d'or de la province d'Antioquia. A

c'est de la pyrite en morceaux : elles mettent un de ces morceaux sur la partie la plus élevée de leur pierre, et le réduisent en Poudre à coups de

aurifère qui, par leur puissance , en font un

l'eau pour faciliter le travail ; la pyrite, à mesure

Marmato, il existe de nombreux filons de pyrite

point très-important ; ces filons sont bien réglés;

molette ; ensuite elles broient en ajoutant de

T. I, 2'.

livr. 1517.

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