Annales des Mines (1827, série 2, volume 1) [Image 164]

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ESSAI ET TRAITEMENT

qu'elle est broyée, glisse en consistance d'une pâte liquide dans le réservoir., Lorsque, par le travail continu des broyeuses, le réservoir est rempli de pyrite moulue , on y fait arriver un courant d'eau qu'on laisse couler pendant une semaine , en ayant soin de remuer de temps à autre la matière; la pyrite étant ainsi débarrassée des terres qu'elle pouvait contenir, on procède au lavage. Le lavage se fait dans un plat de bois nommé batea, qui a la forme d'un cône très- aplati,

dont la base peut avoir 15 à 18 pouces de diamètre, et la hauteur 3 à 4 pouces. Des négresses exécutent le lavage avec une rare habileté. Elles mettent environ 20 livres de pyrite broyée dans la batea et la plongent dans l'eau, où elles sont elles-mêmes à mi-jambes : alors, après avoir délayé la pyrite avec la main, elles donnent à la bateau» mouverne4,4iratoire très-rapide, ayant soin dhii donner de temps en temps différentes inclinaisons pour faciliter la sortie des matières qui se trouvent en suspension dans l'eau. Après avoir continué cette manoeuvre pendant quelques minutes, elles sortent la batea de l'eau, et la tenant d'une main sous une inclinaison d'environ 450, elles font tomber avec l'autre une grande partie de la pyrite qui se trouve étalée sur le plan incliné formé par la position de la batea. Elles opèrent sur ce qui reste comme il a été dit ci-dessus, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'une petite quantité de pyrite très-riche en or: alors elles redoublent d'attention, et finissent parobtenir l'or presque pur, qu'elles mettent dans une espèce de boîte de corne appelée cacho. Lorsqu'elles ont réuni ainsi une certaine quantité (l'or, elles le

DE LA PYRITE AURIFkRE.

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repassent à la batea pour bien le nettoyer, puis elles lé font sécher dans une petite poêle de fer, qui porte le nom de secadera. Après cette opération, la pyrite qui a été successivement séparée est soumise à un second et à un troisième lavage ; elle fournit constamment de l'or. Lorsqu'elle a subi trois lavages, elle est mise en tas et abandonnée à l'air pendant huit ou dix mois;

au bout de ce temps, on la broie comme si c'était du .minérai neuf, et elle donne une nouvelle quantité d'or presque égale à celle du premier traitement ; ce qui reste est encore jeté en tas et lavé, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle ait disparu dans les lavages. L'eau provenant du lavage s'écoule vers le Cauca et dépose une pyrite très-divisée, qui est

lavée par des nègres libres, qui se nomment

.masamoreros ; ils en retirent encore de l'or. L'or qu'on retire des pyrites de Marine() n'est pas très-fin; il a une couleur sale qui lui est par-. liculière : à la maison des monnaies, où il est en-

voyé, on paie pour 5 livres de cet or en poudre 2 livres d'or monnoyé. Toutes les pyrites de Marrnato sont aurifères, mais la quantité d'or qu'elles peuvent fournir varie considérablement; quelquefois il arrive qu'en brisant un morceau de pyrite on trouve des groupes de cristaux d'or qui pèsent plus d'une .demi-once; mais ces rencontres ne sont pas très-

communes, et dans la plupart des cas la quantité d'or qu'elles contiennent est assez petite, et comme ce métal y est probablement tres-inégalement disséminé, on conçoit qu'un essai chimique fait sur moins d'une once de minerai doit inspirer fort peu de confiance. 21.