Annales des Mines (1825, série 1, volume 10) [Image 115]

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'F.JR QUELQUES PARTIES

DE LA BOURGOGNE.

tion de ces terrains en plusieurs formations très-

de Paris , ou du côté du nord, en traversant nu plateau de calcaire à gryphites ; la ville ellemême est presque entièrement bâtie sur le calcaire; mais aussitôt qu'on l'a traversée du nord

distinctes ; mais il faut bien, dans l'indication d'une série de couches minérales, tracer quelque part des lignes de séparation , et établir, fût-ce même artificiellement, des groupes partiels. Le fossile , bien connu sous le nom de gryphée arquée ( giyphcea arcuata ) , fournit à cet égard un

premier point de repère dont je crois utile de profiter. Adoptant donc une division qui concorde avec celle que M. Charbaut a établie pour les terrains ..du Tura , où elle paraît d'ailleurs fondée sur une différence notable dans le gisement des couches, j'étudierai d'abord les terrains qu'on observe à partir du granite jusqu'au calcaire à gryphées inclusivement, et ensuite ceux qui sont superposés au calcaire à gryphées. Cette division a l'avantage d'être en rapport à-peu-près

constant avec la topographie ou l'aspect phy-

sique de la contrée : le calcaire à gryphées forme en général, autour des terrains cristallins, le sol

de plaines ou plateaux bas, fertiles, dont le niveau se trouve, à l'extrémité de la chaîne du Morvan ,. à-peu-près le même que celui des dernières

montagnes granitiques. Les marnes et calcaires blancs qui lui sont superposés forment au contraire un sol montueux et peu productif, si ce n'est en vignes , qui s'élève à environ 3oo mètres au-dessus de ce niveau. LesPl""ux L'identité de niveau, du sommet des dernières calcaires sont au montagnes granitiques et de la surface des planiveau des teaux de calcaires à gryphées, n'est pas sans insommets

térêt géognostique. Ce fait est assez frappant à

granitiques. à Avalon (i ) : on arrive à cette ville par-la route

(,) Voyez PI. VI,fi.

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au sud, par sa principale rue, dont le sol est toutà-fait horizontal, on se trouve au sommet d'un escarpement granitique,- de 8o mètres de hau-

teur, au pied duquel coule la petite rivière du

Cousin, dans une vallée sinueuse et resserrée au milieu des rochers. Les deux vallons qui descendent vers la rivière, à l'est et à l'ouest de la ville immédiatement sous ses murs , font de son emplacement une sorte de petit promontoire étroit et escarpé, dont la pointe, dirigée vers le sudrse trouve en face et à la hauteur du grand promontoire, form é parles montagnes granitiques du Mor-

van :d'où il résulte qu'arrivé à cette extrémité de la ville, on aperçoit tout-à-coup des sites qui rappellent ceux des pays de hautes montagnes , aspect entièrement inattendu pour le voyageur, qui,

après avoir quitté, à Lucy-le-Bois, la contrée montagneuse de calcaire blanc, dont l'uniforme aridité l'a pendant long-temps fatigué, n'a vu autour de lui , de Vassy à-Avalon , qu'une plaine bien cultivée , dont le sol présente à peine quelques ondulations légères , et entourée de montagnes calcaires semblables à celles qu'il a parcourues.

Il devient plus que probable ici que la cause cotiséquelconque qui a. produit les vallées escarpées 'Pence' de et profondes du terrain de granite a agi posté- cette rieurement à celle qui a déposé les terrains secon- observation; daires à un niveau aussi supérieur à celui du fond des vallées, lesquelles ne renferment cependant

aucune trace de ces terrains, ni même aucune