Annales des Mines (1818, série 1, volume 3) [Image 261]

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520 MINERAIS DE FER Les détails dans lesquels je suis entré étaient nécessaires pour mettre plus d'ordre et de clarté dans le sujet que je me propose de traiter ; mais

c'est du fer carbonaté des houillères dont je

52f des échantillons sur divers points de la France, et de nouvelles analyses furent faites par MM. Berthier et Leboulanger. C'est donc au laboratoire

sur l'emploi qu'on en fait en d'autres pays, a

On savait d'une autre part que les Anglais

DES ROUILLtRES.'

vais unquement m'occuper dans ce mémoire. Son aspect pierreux, et le défaut de données

de l'École des Mines qu'on est redevable de cette découverte.

sur-tout contribué à le faire négliger en France. Il n'avait pas même été admis dans les collections de minéralogie; ou du moins, s'il y fig-urait, c'était à raison de quelque bizarrerie, telle que le ludas hebnontii, ou les cellules polygones des minerais décomposés du Derbyshire ou des em.preintes , des coquilles, etc., qu'il renfermait. Les notions exactes que nous avons sur ce minerai datent de l'occupation du Palatinat par nos armées, lorsque l'établissement de Geislautern a appartenu à l'administration des mines de France. 1%1. Lenoir envoya, il y a environ seize ans, au laboratoire des mines, plusieurs échantillons. M. Drappier en fit le premier l'analyse. Les résultats ne furent point publiés; mais bientôt après M. Descost ils les répéta, et il les inséra dans le Journal des Mines. Les caractères chimiques du minerai furent enfin déterminés, et on reconnut qu'il était composé de carbonate de fer uni à des terres et de l'eau. MM. Lenoir, Berthier, Clere et Guenyveau (1) en recueillirent

employaient un minerai différent de ceux qu'on traite en France. M. de Bonnard le décrit brièvement dans un mémoire inséré, il y a environ douze ans, dans le Journal des Mines, à l'occasion d'un voyage qu'il fit en Angleterre. M. Tonnellier, dans une notice sur des renseignemens donnés par M. Smith, américain, également insérés dans

(s) M. Guenyveau trouva de ce minerai, mais sous une autre forme, il y a environ douze ans, entre Saint-Chamond et Saint-Etienne , dans le terrain houiller de la Loire. Une fosse de quelques pieds de profondeur a été creusée, et plusieurs quintaux de minerai en ont été extraits. Le minerai consistait en noyaux de grès ferrifère micacé, à gros grains, empâtés dans le grès dur. A la surface du sol ce minerai est

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d'un jaune de rouille facile à reconnaître; mais à une certaine profondeur il est gris, et on le confond alors avec le grès ordinaire. Nous citerons, dans le corps du Mémoire, plusieurs exemples de cette altération, et nous ferons voir que le minerai de fer carlonaté des houillères passe à l'état de fer hydraté lorsqu'il est exposé à l'air. A l'époque dont on parle, on ne le connaissait encore que sous cette dernière forme, et il paraît, d'après cela, que la difficulté de retirer du grès solide de ces masses isolées, et leur changement d'aspect dans le sein de La terre, ont été les causes du peu de suite qu'on a donné à cette tentative, qui a aussitôt été abandonnée que commencée. Les autres indices de minerais de fer, dont il a pu être question à Saint-Étienne, se rapportent à des argiles, à des grès, et à des schistes rouges en décomposition , que l'on voit prin-

cipalement près de Valbenoiste, de Firminy et de Latour ; mais ces matières ne sont que colorées par de foxide de fer; elles sont stériles et n'ont aucun rapport avec le fer carbonaté des houillères. On peut affirmer que tout ce qui a été dit ou fait dans ce pays-ci, au sujet de minerais de fer, était enseveli dans la plus profonde obscurité, et comme non avenu avant que j'aie fait connaître ceux que je décris dans ce Mémoire : encore ne suis-je parvenu moi-même à fixer quelque attention sur cette découverte, qu'en surmontant les préjugés les plus opposés sur le parti utile que l'on pouvait en retirer.