Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 71]

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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

POUR LES ANNÉES 1904 A 1911

deux portes non enclenchées PP'. Le ventilateur de Rochefort ayant une dépression supérieure à celle du ventilateur de Camille, une partie de Pair du premier circuit était aspirée par le ventilateur de Rochefort par les fuites des portes PP'. On avait obturé partiellement au moyen de barrages provisoires les entrées et les sorties d'air du feu et l'on entreprenait la construction de barrages définitifs sur l'entrée d'air. On avait édifié un barrage B, traversé par un tuyau afin d'aérer les ouvriers occupés en A. Le petit volume d'air traversant le barrage B se dirigeait vers les ventilateurs de Camille et de Rochefort.

veillants qui se trouvaient auprès des portes. Personne n'ayant pu donner l'alarme, le sauvetage n'a eu lie i que le lendemain à six heures du matin, et tous les ouvriers étaient morts. Les ouvriers s'étaient rendu compte du renversement d'aérage et avaient refermé les portes, mais il était trop tard. Cet accident met en évidence les dangers résultant de la présence de plusieurs ventilateurs dont les circuits sont insuffisamment séparés, ainsi que la nécessité d'enclencher les portes multiples dont l'ouverture peut causer une perturbation dans l'aérage général d'une mine.

L'après-midi du 21 juin, les ouvriers ont cru devoir boucher partiellement le tuyau du barrage B, afin de réduire le volume d'air passant sur le feu. Dans cette situation, vers neuf heures trois quarts du soir, les ouvriers du poste de nuit sont arrivés avec un convoi de remblais traîné par un cheval. Ils ont ouvert simultanément les deux portes PP' pour laisser passer le convoi. Par suite de cette ouverture, de l'obturation en B de l'arrivée d'air et de la différence de dépression des deux ventilateurs, le sens du courant d'air a été renversé dans la région du feu, et les gaz, aspirés par le ventilateur de Rochefort, ont asphyxié les sept ouvriers et les 2 sur-

Accident du 18 mars 1910 aux mines deBlanzy (Saône-etLoire). — Puits Saint-Pierre. — 3 tués. Au niveau de 80 mètres, on exploitait la couche n° 1, dont la puissance normale est de 20 mètres, dans une région où l'on avait découpé autrefois des piliers. L'air arrivait par une galerie, située partiellement au charbon dans des vieux travaux où l'on avait eu des feux, et qui avait été chemisée sur une longueur de 60 mètres environ. Un poste d'entretien de 16 ouvriers était occupé dans ce quartier pendant la nuit du 17 au 18 mars. Vers minuit, des ouvriers ont constaté qu'un feu venait de se déclarer dans la partie chemisée de la galerie d'entrée d'air. Les fumées très abondantes empêchaient d'approcher et se sont répandues dans tous les travaux. La plupart des ouvriers ont pu fuir par un plan incliné servant accessoirement d'entrée d'air, mais 3 ouvriers sont tombés asphyxiés en cherchant à gagner le puits SaintPierre de circulation normale du personnel qui servait de retour d'air. Ces ouvriers, qui travaillaient clans un chantier en cul-de-sac aéré par un ventilateur secondaire, auraient sans doute échappé à la mort s'ils étaient restés a leur chantier, après avoir arrêté leur ventilateur et ouvert leur conduite d'air comprimé.