Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 70]

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POUR LES ANNÉES

STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

brisées, des bennes ont été renversées. Des effets dynamiques ont été constatés jusqu'à 280 mètres. Les croûtes de coke commençaient à paraître à 13 mètres des fronts et augmentaient d'épaisseur à mesure que l'on s'en éloignait. Des traces de phénomènes calorifiques ont été observées sur une étendue un peu moindre que les traces d'effets dynamiques. Il semble que le grisou n'ait joué aucun rôle dans cet accident. Accident du 9 janvier 1907 aux mines de Gardanne (Bouches-du-Rhône). — Puits Biver. —4 tués et 8 blessés. On creusait au niveau 88 une voie de fond dans la couche Gros-Rocher dont l'ouverture était de l m ,45 avec 0 M , 65 de charbon en 3 bancs. Les travaux n'étaient pas grisouteux et l'on employait des lampes à feu nu. Les travaux étaient très peu poussiéreux, mais la poussière du lignite du bassin de Fuveau est très inflammable. La composition moyenne de ce lignite est la suivante : Matières volatiles, y compris 8 à 10 p. 100 d'eau. . Carbone fixe Cendres

43,4 p. 100 48 > 5 — 6> l

L'abatage était fait aux explosifs à l'avancement de la voie de fond. Le front de taille étant vertical sans souscave, on y avait creusé 6 coups de mine qui avaient été chargés chacun de 2 ou 3 cartouches de dynamite-gomme. La volée des 6 coups a été allumée à la mèche. L'explosion des 4 premiers coups n'a donné lieu à aucun incident. Les deux derniers coups ont mis le feu aux poussières soulevées parles premiers coups. Douze ouvriers qui étaient à des distances de 100 à 200 mètres de l'origine de l'explosion ont été atteints; 8 ont été brûlés, 4 ont été seulement intoxiqués par les fumées. La flamme a parcouru 150 mètres. Les effets

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calorifiques ont été très peu importants et n'ont pas formé de croûtes de coke. Les effets dynamiques ont été faibles ; la gaine d'aérage, qui se trouvait dans la voie de fond, a été renversée sur une longueur de 1 mètre et 3 portes d'aérage ont été brisées à des distances de 250 à 300 mètres. Il ne s'est produit aucun éboulement. Parmi les 6 coups de mine de l'avancement, 4 avaient laissé des culots assez importants, sans doute parce qu'ils avaient été insuffisamment bourrés. Le chantier était bien aéré, et on n'y a pas trouvé de grisou. Cette explosion de poussières est la première du bassin de lignite de Fuveau. A la suite de cet accident, l'emploi exclusif des explosifs de sûreté avec limitation de la charge à 300 grammes a été rendu obligatoire dans toutes les mines du bassin de Fuveau, et les exploitants ont été invités à tirer à l'électricité les volées de coups de mine. Le compte rendu de cet accident a été inséré aux Annales des mines (10 E série, t. XIII). III. — ACCIDENTS

CAUSÉS PAR DES FEUX.

Accident du 21 juin 1908 aux mines de la Loire (Loire). — Puits Montmartre. — 9 tués. Les travaux comprenaient plusieurs entrées d'air, plusieurs sorties d'air, et les communication» entre les divers circuits d'aérage étaient obturées par des portes doubles non enclenchées. Le 7 juin, un feu s'était déclaré en 3 E couche au niveau 465. Il se trouvait sur un circuit d'aérage' se dirigeant vers le ventilateur de Camille, qui aspirait avec une dépression de 20 à 30 millimètres. A proximité de ce circuit passait un autre circuit se dirigeant vers le ventilateur de Rochefort, qui aspirait ' avec une dépression de 80 millimètres environ. Les deux circuits étaient réunis par une communication fermée par