Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 253]

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NOTICE HISTORIQUE

on reconnut que le sondage exécuté en face du puits était tombé dans une lacune du remplissage métallifère, lacune ne présentant dans aucune direction une étendue supérieure à 0 m ,30 et que la minéralisation manquait bien en face du coupement Sud, mais qu'elle reparaissait à une certaine hauteur au-dessus. L'exploitation fit constater par la suite que l'épaisseur réduite de galène variait, dans cette région, entre 4 et 10 centimètres. Peu s'en était fallu cependant que l'insuffisance des indications fournies par les sondages ne provoquât l'abandon de la mine. Les résultats favorables donnés par les premiers coupements du vingt-quatrième niveau furent confirmés par les coupements suivants, ainsi que par le traçage des cheminées reliant le vingt-quatrième au vingtième. Ce traçage indiqua l'existence, dans la minéralisation, d'une lacune assez étendue au Sud du puits ; la cheminée ouverte à partir du premier coupement ne retrouva le minerai qu'à une vingtaine de mètres de hauteur au-dessus de la couronne. Mais plus loin l'allure du filon se montra de nouveau satisfaisante ; la cheminée ouverte à partir du coupement du vingtième Sud reconnut une épaisseur moyenne de 0 m ,08 à 0 m ,10 de galène massive. Pour hâter l'exploration du gîte et pour activer le développement de la production, on commença, en janvier 1872, à partir delà première cheminée ouverte en face du premier coupement Sud, un vingt-deuxième niveau dans le filon même, c'està-dire dans les mêmes conditions que le dix-huitième niveau, quatre années auparavant. Par la suite il fut possible de développer les travaux plus méthodiquement en partant du vingt-quatrième, mais avec un retard dû à la lenteur relative du traçage au mur et aux pertes de temps imposées par le percement des coupements. C'est de l'ouverture du vingt-quatrième niveau que date réellement la mise en exploitation de l'importante colonne

SUR L'EXPLOITATION DES MINES DE PONTPEAN

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métallifère, dite colonne des Députés, qui était destinée à contribuer pour une largepartàla production de la mine. En même temps on se préoccupait de rechercher, par des travaux de surface, le prolongement du filon vers le Sud. A cet effet, un puits de 17 m ,50 de profondeur fut ouvert en octobre 1871, au lieu dit Caran, à 760 mètres au Sud du puits du Midi, sur l'affleurement d'un filon de diorite, qui paraissait être le prolongement de celui suivi par les travaux de la mine(*). Le fonçage fut arrêté, le 30 novembre, à la profondeur indiquée ci-dessus, à raison de l'importance de la venue d'eau. A 17 mètres, on ouvrit des galeries à l'Est et à l'Ouest ; elles firent constater que le filon de diorite, épais d'une douzaine de mètres, était encaissé dans des schistes tantôt rouges, tantôt verdâtres et plongeait vers l'Est, comme dans les travaux de la mine. Le 17 janvier 1872, la galerie Est rencontra, à 25 mètres du puits, une roche quartzeuse, imparfaitement décrite dans les rapports, qui se montra très aquifère. On dut arrêter immédiatement les travaux sans avoir obtenu aucun résultat concluant. Dans la région Nord des travaux souterrains, on fit, au cours de l'année 1871, une découverte qui devait avoir, pour l'avenir de la mine , une importance comparable à celle de la colonne des Députés. Le dix-septième Nord, après avoir traversé alternativement la diorite et les schistes du mur, avait retrouvé des traces de minerai à partir du seizième coupement, situé à une quarantaine de mètres au Sud du puits Saint-Joseph. Ce minerai se trouvait au mur de la (*) Il est intéressant de noter qu'une recherche par tranchées, faite en juillet 1911 près la mairie de Caran, à 800 mètres environ au puits du Midi, a permis de constater que la diorite présentait en ce point une puissance d'une vingtaine de mètres. Elle est divisée par un brouillage de 1"',50 à 2 mètres d'épaisseur, en deux zones d'épaisseurs à peu près égale, l'une au mur, très dure etpyriteuse, l'autre au toit, formée d'une roche altérée.