Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 252]

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NOTICE

HISTORIQUE

une blende fibreuse et radiée, analogue en apparence à celle qui existait en abondance dans la région du puits de la Nouvelle-Mine, mais pauvre en argent. La blende se vendait assez mal à cette époque ; la valeur moyenne du minerai brut était donc peu élevée. L'impression défavorable produite par les premiers travaux du vingt et unième du coté Nord du puits du Midi, devait s'accentuer, au cours des années 1870 et 1871 , par suite de l'ouverture du vingt-cinquième Nord. Ce niveau fut arrêté à une distance de 75 mètres du puits du Midi, sans que ses coupements eussent rencontré la moindre trace du prolongement de la colonne du puits de l'Orme. Les constatations faites au sol du vingt et unième étaient si peu encourageantes qu'on n'essaya même pas de se rendre compte, par le percement de montages, de la quantité de minerai qui pouvait exister entre les deux niveaux. Le vingt et unième Sud fut poussé jusqu'à une distance ! de 200 mètres du puits du Midi ; ses coupements rencontrèrent, au toit de la glaise bleue, une veine de quartz, de 2 à 3 mètres de puissance, mouchetée de galène et de blende, puis de la diorite, dure et imprégnée de pyrites. Le remplissage filonien n'ayant été trouvé exploitable nulle part, on arrêta l'avancement en 1871. A ce moment la situation générale de la mine était réellement décourageante. La colonne métallique du puits de l'Orme, qui avait été la source exclusive des bénéfices au cours delà période moderne de l'exploitation, paraissait devoir se terminer prochainement en profondeur; il n'y restait plus que fort peu de minerai à prendre. Dans la région Nord, on avait bien trouvé, dans la partie du dix-septième voisine du puits des Députés au mur de la glaise bleue, une zone minéralisée qui pouvait se développer en profondeur; mais les premières reconnaissances faites sur cette zone ne faisaient pas prévoir l'impor-

SUR L'EXPLOITATION DES MINES DE PONTPÉAN

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tance de son développement futur. On a vu qu'elle dépassait à peine le dix-septième niveau en hauteur ; le vingtième niveau l'avait trouvée médiocrement riche et d'allure assez irrégulière. L'impression générale, parmi les administrateurs et les actionnaires, était que la mine était épuisée, qu'il fallait cesser toutes recherches, enlever le minerai restant en vue et liquider ensuite. Une initiative hardie de M. Ch. Eloy sauva l'entreprise. Convaincu de la valeur du gîte de Pontpéan, il décida, dans le deuxième semestre de 1870, les principaux employés de la mine à faire à leurs frais, conjointement avec lui, une recherche en profondeur dans les conditions suivantes. La traverse du vingt-quatrième niveau (prof. : 226 m ,65) avait été amorcée, au puits des Députés, dans le courant d'octobre 1870 : l'ouverture du niveau, au mur du filon, devait être une opération relativement lente, à raison de la dureté de la roche, mais sans difficulté essentielle, la venue d'eau étant insignifiante ; il suffisait ■d'une soulevante de 0 m ,12 de diamètre pour tenir à sec la galerie percée dans les schistes. On ouvrit dans ces conditions une longueur d'une trentaine de mètres de part et d'autre delà traverse, parallèlement au filon; cela fait, il fallait se décider à aller reconnaître le gîte. C'était là le moment critique ; on savait, en effet, qu'en recoupant le filon on ferait descendre immédiatement au vingt-quatrième niveau les eaux qui s'arrêtaient jusque-là au vingtième. Trois coupements avaient été amorcés, l'un près de la traverse, les deux autres à des distances de 25 mètres environ au Nord et au Sud. Avant de les percer jusqu'au filon. M. Ch. Eloy essaya, sur l'avis de M. Grimer, de se rendre compte de la richesse de celui-ci par des sondages horizontaux exécutés à la barre. On en fit un par coupement; un seul, celui du coupement situé le plus au Nord, ramena un peu de galène. Sur ce faible indice, on se décida à prolonger les trois coupements;