Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 177]

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MACHINES D'EXTRACTION ÉLECTRIQUES

traction un doigt empêchant de pousser à fond ce levier de manœuvre. De cette façon, à la cordée suivante, la vitesse de la machine d'extraction sera forcément réduite, et le groupe pourra reprendre une vitesse normale. Le circuit de cet électro-aimant est indiqué dans le schéma des connexions (Pl. V). Les accouplements divers à réaliser sont facilités par l'existence de tables d'accouplement, séparées, pourl'exci-tation et le courant principal, des machines d'extraction. Une de ces tables se compose, en principe, de deux systèmes de barres de cuivre rectangulaires disposées horizontalement; ces deux systèmes sont placés à des niveaux différents ; des cavaliers permettent de mettre en connexion une quelconque des barres d'un système avec une quelconque des barres du deuxième système. Les différents circuits aboutissant à ces barres de cuivre sont indiqués par des inscriptions placées sur les bords de la table, se lisant comme celles d'un tableau à double entrée. Des panneaux en bois, fermés à clef, protègent la table contre les mains indiscrètes. Le courant vient de la grande centrale électrique d'Essen située à 9 kilomètres, il est amené au puits à la tension de 10.000 volts (50 périodes) par deux câbles de 3 X 35 millimètres. Un transformateur, placé dans le; sous-sol de la salle des machines, abaisse cette tension de 10.000 à 5.000 volts. Il est à remarquer que le courant est emprunté à une source étrangère à la mine ; c'est un exemple rare à signaler. Par suite d'ailleurs d'une interruption de courant qui amena un arrêt de quatre heures dans l'extraction, l'on pense maintenant à demander le courant à une centrale particulière de la mine alimentée par du gaz de four à coke. Les machines d'extraction proprement dites sont toutes les quatre identiques comme caractéristiques. Chacune se compose d'une poulie Kœpe de 6 m ,50 de

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diamètre; les chemins de serrage des freins sont placés de part et d'autre de la gorge du câble, qui est munie d'un garnissage en bois de chêne. Les moteurs sont au nombre de deux par machine, ils sont accouplés directement avec l'arbre de la poulie Kœpe ; chaque moteur est à 400 volts ; ces deux moteurs sont en série. Chaque machine possède quatre paliers. La force de chaque machine est de 2.000 chevaux maximum, 1.120 HP en marche normale; leur vitesse maxiina est de 43 tours. Deux de ces machines ont été construites par Siemens-Schuckert ; elles sont à 16 pôles et pôles de commutation ; Une a été construite par Lahmeyer, 16 pôles et pôles de commutation ; Une par l'A. E. G., 20 pôles. Les freins sont au nombre de deux ; l'un, dit frein de manœuvre, sert à immobiliser la poulie Kœpe pendant l'arrêt ; il se compose d'un cylindre à air comprimé (pression 6 atmosphères), dont le tiroir est commandé par le levier du frein placé sous la main du mécanicien ; la tige du piston agit directement sur les mâchoires du frein. La deuxième, dite frein de secours, est un frein à contrepoids ; l'air comprimé équilibre normalement le poids du contrepoids ; en cas de mise aux molettes, de chute de la pression de l'air comprimé, d'arrêt du courant d'excitation ce frein est déclenché ; le mécanicien peut également le déclencher à volonté. Le levier de manœuvre de la machine d'extraction est ramené progressivement à sa position médiane en fin de cordée par un sabre porté. par l'indicateur de profondeur; ce levier est aussi ramené par la chute du contrepoids du frein de secours qui produit l'arrêt en trois secondes, malgré les 800.000 kilogrammètres à absorber en pleine vitesse. Les enroulements d'excitation sont précédés d'une Tome XVI, 1909.

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