Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 252]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

500

NOTICE

SUR LÉON

MOISSENET

péfaction du maître mineur qui lui faisait visiter les travaux, reconnaître, d'après la seule inspection des roches encaissantes, d'après les changements de pendagc et de direction du filon, les points où celui-ci avait été trouvé bon, ceux où il avait été trouvé mauvais ; il fut heureux, à son retour, autant que d'un succès personnel, de pouvoir rapporter au maître qui lui avait confié ses idées, l'hommage de la surprise admirative qu'il avait provoquée. » L'ouvrage de Moissenet ne laissa pas indifférentes les sociétés savantes de la région qu'il avait étudiée et de l'Angleterre même. Dès l'apparition du volume en France, la Royal Cornwali Polytechnic Society, la Royal Institution of Cornwali et la Miners' Association of Cornwali and Devon le nommèrent spontanément membre honoraire ou correspondant. Dès 1874, la dernière de ces Associations résolut de traduire des extraits du volume à l'usage des captains des mines ; mais son secrétaire honoraire, M. J. H. Collins, après avoir commencé ce travail, jugeait préférable de traduire l'ouvrage en entier. Moissenet revisa cette traduction. A la suite de cette publication, la Mineraloyical Society of Great Britain and Ireland et la British Association for t/ie Advancement of Science, enfin le Mining Institute of Cornwali and Devon élurent Moissenet membre correspondant ou membre étranger (*). Les études de Moissenet lui avaient également valu de précieuses amitiés en Angleterre, telles que celles de M. R. W. Fox; de M. W. Jorv Henwood et de M. Le Neve Foster. (*) Rappelons ici que Moissenet était, depuis 1858, membre honoraire de la Royal geological Society of Cornwali et depuis 1865 membre honoraire de la « Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse » ; qu'il faisait partie de la « Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale » (voir les paroles prononcées à son sujet dans la séance du 23 janvier 1907, par M. Gruner, président de la Société) ; enfin,

NOTICE

SUR LÉON MOISSENET

Enfin, sur l'initiative de M. Argyropoulos, un des anciens élèves externes de Moissenet à l'École des Mines, le Traité sur les parties riches des filons fut, en 1876, traduit en grec par extraits. Le Traité sur les parties riches des filons restera l'œuvre -capitale de Moissenet, qui sera toujours consultée avec profit par les techniciens. Pourtant, dans son esprit, cet ouvrage n'était qu'un chapitre de celui qu'il projetait et que ses occupations administratives ne lui ont pas permis de mener à bonne fin. Fervent disciple d'Élie de Beaumont, Moissenet avait été, dès sa première mission en Angleterre, en 1855, frappe de la connexion intime entre les directions des filons et celle des grands accidents subis par les terrains de transition ; il l'avait mise en relief dans son mémoire déjà mentionné sur le gisement du minerai de plomb dans le calcaire carbonifère du Flintshire. Ses .constatations s'étant confirmées et précisées dans les missions suivantes en 1857, 1858 et 1860, il avait rédigé une note intitulée : Études sur les filons du Cornwali et du Devonshire. 1 Transport des cercles du réseau pentagonal au, point a ". Directions utiles pour étain. cuivre, et plomb (*). Cette note fut présentée à l'Académie des Sciences, le 17 novembre 1862, en des termes qui montraient quelle foi Moissenet avait dans le réseau pentagonal et ses applications : il se proposait, disait-il, « de montrer ultérieurement que l'on peut suivre avec fruit l'action des systèmes jusque dans le détail de la construction d'un filon, en y comprenant, bien entendu, ses relations avec les filons ou failles qui l'accompagnent ». Il espérait que, dans l'usage des cercles du réseau, « les mineurs pourraient trouver le guide véritable qui, jusqu'alors leur a manqué » et que, « poursuivant plus tard les mêmes

que Moissenet avait été heureux d'être élu membre associé de « l'Académie de Màcon », dans son département d'origine.

501

(*) Annales des Mines, t. III, 1863.