Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 251]

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NOTICE SUR LÉON MOISSENET

venance des strates, Moissenet transforme ainsi la première loi : « Les parties riches des filons sont encaissées par les terrains de dureté moyenne. « La seconde loi se comprend d'elle-même; car, dans une fracture composée d'éléments inégalement inclinés, les parties à faible pente sont celles où le toit reste appliqué sur le mur, glissant sur ce dernier avec frottement dans les périodes de mouvement de l'écorce terrestre, tandis que l'écartement des parties les plus voisines de la verticale se maintient ou même s'accroit, laissant ainsi une voie facile aux dissolutions métallifères. (( La troisième loi n'est pas moins évidente : car, si les parties riches du filon sont encaissées par les strates favorables, elles doivent naturellement plonger dans le même sens que ces strates. « Quant à la quatrième loi, le fait dominant qu'elle exprime, c'est l'existence d'un alignement défini des parties riches, distinct de la direction moyenne du filon. Cet alignement résulte à la fois de ce que la direction de la fracture initiale s'est mieux conservée dans les strates favorables que dans les autres, où elle a subi une déviation, et ensuite de ce que, aux diverses époques de mouvement de l'écorce terrestre, les fractures qui se sont produites ont dû le plus souvent se former en échelons, empruntant une partie de leurs éléments à la réouverture des fentes plus anciennes. C'est pourquoi Moissenet. remplaçant l'idée de la bonne orientation par celle de la fracture initiale, traduit ainsi la quatrième loi : « Les parties riches des filons sont le plus souvent « orientées suivant le sens de la cassure initiale qui a pro« duit le filon. <( Ces lois générales une fois posées et expliquées, l'auteur examine les deux cas particuliers que peut présenter l'inclinaison des filons... »

Moissenet a donné une série de constructions, à l'aide desquelles on peut établir les relations entre l'inclinaison du terrain encaissant, la raideur des parties riches, l'inclinaison des parties pauvres, l'angle formé par la direction de la cassure avec la direction des strates. Moissenet fait ensuite l'application de ces notions au Cornwali. « Il est inutile », dit en terminant M. de Lapparent, « d'insister sur l'importance des notions précises introduites par Moissenet dans l'étude et la recherche des parties riches des filons. Il serait grandement à désirer de les voir appliquées avec suite par tous ceux que cette question intéresse. » Dix ans après, dans sa notice concernant les Formules analytiques relatives aux lois de la richesse des filons (*), M. Haton de la Goupillère, professeur d'exploitation à l'Ecole des Mines, donnait une consécration officielle au même travail, en en faisant de si nombreuses citations qu'il suffirait presque de les reproduire pour analyser complètement l'ouvrage de Moissenet et les lois qu'il contient. Enfin, nous ne pouvons omettre de citer un passage de la notice nécrologique sur Adolphe Henry par M. Zeiller, notice à laquelle il a déjà été fait un emprunt. Henry allait étudier divers gîtes de fer des provinces d'Alger et d'Oran : « Il y trouvait », dit M. Zeiller, « l'occasion d'appliquer les belles observations de M. Moissenet sur la distribution des parties riches des filons, que leur auteur n'avait pas encore publiées, mais au courant desquelles il s'était plu, avec une flatteuse confiance, à mettre par anticipation son jeune collaborateur. Ce fut un véritable plaisir pour Henry de trouver dans les filons massifs de Soumah une éclatante vérification des lois qui lui avaient été révélées, et de pouvoir, à la profonde stu(*) Annales des Mines, 8- série, t. III, 1883.