Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 250]

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NOTICE SUR LÉON MOISSENET NOTICE SUR LÉON MOISSENET

prise dans la valeur de laquelle il conservait la foi la plus entière (*). Le temps dont Moissenet put disposer après avoir quitté Montebras, il l'employa à rédiger un traité intitulé : Etudes sur les filons du Cornwali. Parties riches des filons. Structure de ces parties, et leur relation avec les directions des systèmes stratigraphiques. Il publia ce traité en 1873. L'analyse que fit M. de Lapparent de cet ouvrage en le présentant de la part de l'auteur à la Société géologique de France (**), après avoir exposé que « le travail de Moissenet aurait pu s'appeler: Géométrie et Mécanique des filons », mais que « l'auteur a voulu éviter tout soupçon d'idées théoriques préconçues et a donné uniquement pour base à son travail un ensemble de faits maté(*)I1 ne parait pas sans intérêt de signaler, d'une part, que Moissenet avait reconnu dans la gangue des filons d'étain urtminéral appartenant au groupe de l'amblygonile et de la herilérite (fluopliosphale d'alumine,, de soude et de lithine) dont M. des Oloizeaux présenta l'analyse à l'Académie des Sciences (Comptes rendus, t. LXX11I, n° o, 31 juillet 1871, p. 306), et à laquelle il donna le nom de Montebrasite (Annales des Mines, 6* série, t. XX, p. 22) ; l'exploitation de cette substance fut reprise ultérieurement pour lalithine'qu'elle contenait ; — d'autre part que, sans descendre au-dessous des niveaux assainis par les galeries d'écoulement, on a extrait, en même temps que l'amblygonile, et. livré au commerce, de 1902 à 1904, 65 tonnes de minerai d'étain provenant des abatages préparés par Moissenet, dans les filons découverts et suivis par lui. Cette production a été relevée dans la « statistique de l'industrie minérale et des appareils à vapeur en France et en Algérie », publiée parle Ministère des Travaux publics. Le tableau 9 de cette statistique: «Tableau de la productiondes minerais métallifères par départements » fait ressortir aux pages 114 de 1902, 60 de 1903 et 60 de 1904, respectivement 33, 21, et II tonnes, soit 65 tonnes en tout. En outre, le volume publié en 1902 et contenant les « rapports des Ingénieurs des Mines aux conseils généraux sur la situation des mines et usines dans les départements », porte en sa page 254, sur les mines de Montebras et sous la signature de M. de Grossouvre : « Le minerai d'étain, qui jusqu'alorsavait été un produit accessoire de l'extraction de rainblygonite, a été, en 1902, l'objet d'une exploitation assez active. La mine a occupé de 50 à 60 ouvriers, et la production a été de 32 tonnes. » (**) Bulletin de la Société géologique de France,'^' série, t. II, p. 82> séance du 15 décembre 1873.

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riels indiscutables, observés dans les mines du Cornwali », met en relief les points ci-après : « En étudiant les conditions de la répartition des parties riches des filons, on est arrivé à reconnaître qu'elle est intimement liée à la nature et à l'allure des terrains encaissants, et on a formulé les règles empiriques suivantes, reconnues exactes dans la plupart des cas : « 1° Les parties riches des filons sont celles qui ont pour terrains encaissants des couches ou strates dites favorables, c'est-à-dire douées de la propriété de bien se fendre et de rester bien ouvertes ; « 2° Les parties riches des filons sont celles où l'inclinaison de la veine se rapproche le plus de la verticale ; « 3° Les parties riches des filons plongent généralement dans le même sens que les terrains encaissants ; <( 4° Dans un même filon, les parties riches ne sont pas orientées au hasard; leurs alignements forment, d'un côté ou de l'autre de la direction moyenne du filon, une série d'éléments parallèles entre eux, et dont la direction est ce que l'on appelle la bonne orientation. » Ces règles manquaient de précision sur quelques points. M. de Lapparent montre comment Moissenet les a précisées. ' « Moissenet reconnaît que si l'on considère les parties riches normales (celles d'une fracture simple produite dans un même ensemble géologique), les quatre lois empiriques des observateurs anglais sont absolument vraies. Il doit donc être facile de les rattacher aux circonstances de la production de la fracture. « En effet, il est évident que les chenaux souterrains n'ont pu se présenter dans de bonnes conditions que si les roches encaissantes sont assez tendres pour se bien fendre, et assez résistantes pour que les parois ne s'éboulent pas en comblant le vide de la crevasse. C'est pourquoi, substituant la notion de dureté à celle de con-