Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 41]

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LA TRACTION PAR LOCOMOTIVES A BENZINE

DANS LES TRAVAUX SOUTERRAINS DES MINES

vitesses sont respectivement égales à 6 et 12 kilomètres à l'heure. Les dispositions nécessaires sont prises pour qu'on ne puisse embrayer l'une des vitesses sans avoir débrayé l'autre. La benzine est contenue dans un réservoir en tôle de 4 millimètres rivetée et soudée, de 35 litres de capacité. Le carburateur est du système Longuemarre. Les soupapes d'admission sont automatiques. Les soupapes d'échappement sont commandées par cames. Au moment, de la mise en marche du moteur, on commande les soupapes au moyen d'une came secondaire, mise en action par un levier spécial, dit levier de décompression. L'allumage se fait, à l'intérieur des cylindres, par rupture mécanique du courant fourni par une magnéto SimmsBosch, à basse tension, avec induit fixe et volet tournant. Cette magnéto est commandée par engrenages : le réglage est facile et se fait une fois pour toutes. Un levier permet d'agir à volonté sur l'avance ou le retard, à l'allumage. Les bougies d'allumage sont isolées du bâti, à l'intérieur des cylindres, par des rondelles de mica, a l'extérieur, par des cônes de stéatite; dans les anciens types de locomotives, on employait aussi des rondelles de mica à l'extérieur; on y a renoncé à la suite d'un courtcircuit occasionné par la détérioration des rondelles de mica. La stéatite est beaucoup moins sensible que le mica à l'action de la chaleur, de l'eau, de l'huile et de la benzine. Le refroidissement se fait par thermo-siphon. Une caisse à eau, placée sur le devant de la locomotive et faisant corps avec le bâti, contient environ 200 litres d'eau. Deux busettes d'injection laissent continuellement couler un filet d'eau dans les conduites d'échappement, au voisinage des soupapes. L'eau qui n'est pas vaporisée par les gaz sortant des cylindres tombe dans des pots d'échappement, constituant une garde d'eau, où les gaz sont obligés de barboter avant de gagner l'atmosphère extérieure.

Chaque roue est munie d'un frein. Les freins sont commandés par pédale et par levier. Il y a deux sabliers, i Le mécanicien a devant lui, et à portée de sa main, les divers organes de commande suivants : la manivelle de mise en marche, le levier de décompression, le levier qui règle l'avance ou le retard à l'allumage, la manette d'admission, avec laquelle on modère l'arrivée au moteur du mélange carburé, la manette de carburation, qui permet de faire varier la proportion d'air dans le mélange carbure, le levier de débrayage et de changement de marche, le levier et la pédale de frein, la pédale des sabliers.

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La capacité de transport des locomotives à benzine peut être évaluée, pour une machine de puissance moyenne, — 12 chevaux indiqués, — exerçant un effort de traction de 450 kilogrammes environ, remorquant, sur une voie à pente d'égale résistance, à la vitesse de 6 kilomètres à l'heure, des berlines analogues à celles qui sont en service dans le Nord de la France, à 300 tonnes kilométriques utiles par poste de huit heures. Les essais faits par l'Association des Intérêts miniers du district de Dortmund sont, à cet égard, concluants. Ces essais ont été effectués, en 1906, de concert avec l'Association de surveillance des appareils kvT apeur formée par les exploitants de mines du même district. Ils ont porté sur les divers modes de traction par locomotives appliqués dans les mines de Westphalie : traction par locomotives à benzine, par locomotives à benzol, par locomotives électriques à trolley, par locomotives électriques à accumulateurs. Nous en résumons les conditions et les résultats, dans le tableau suivant, pour ce qui concerne seulement la capacité de transport des locomotives à benzine et à benzol.