Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 40]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

76

LA TRACTION PAR LOCOMOTIVES A BENZINE

La locomotive à benzine, — tous dispositifs de sécurité^ mis à part, — ne diffère, par aucun trait essentiel, d'un tracteur automobile quelconque. Son originalité est surtout dans un agencement des divers organes qui réalise, • pour une puissance qui peut varier de 8 à 16 chevaux r un encombrement très restreint. Nous décrirons les dispositions caractéristiques de deux types de locomotives assez différents l'un de l'autre, types créés respectivement par la Motorenfabrik Oberursel et par la Nesse/sdorfer Wagenbau Fabrik. * La Planche III représente la locomotive à benzine de la Motorenfabrik Oberursel. On voit que le moteur comprend un seul cylindre ; il en est de même des moteurs de la plupart des locomotives construites en Allemagne. Cette disposition oblige à caler, sur l'arbre du moteur, deux volants importants; l'arbre est, par suite, parallèle aux essieux Le cylindre est horizontal. Le moteur tourne, normalement, à environ 300 tours. En raison de cette faible vitesse, la soupape d'admission doit être commandée. Il y a un régulateur à force centrifuge. L'allumage se fait par magnéto. Les organes de transmission du mouvement comportent un changement de marche, et une seule vitesse dans chaque sens. Dans presque tous les types de locomotives, on renonce aux changements de vitesse pourles mines, où l'effort de traction et les vitesses demarche sont relativement assez uniformes. L'un des essieux est directement attaqué par engrenage ; des précautions spéciales doivent être prises pour que, malgré la flexibilité des ressorts de suspension, l'engrenageporté par l'essieu ne cesse pas d'être en prise avec celui dont il doit recevoir son .mouvement de rotation; les deux essieux sont couplés par chaînes. Sur sa plate-forme, le mécanicien a à sa portée la manivelle d'embrayage, la manette d'admission, le levier de frein, le levier de manœuvre du sablier. Il faut remarquer que le mécanicien n'a pas-

DANS LES TRAVAUX SOUTERRAINS DES MINES

77

la faculté de faire varier la composition du mélange carburé, qui est réglée une fois pour toutes. Le bâti porte un réservoir à, benzine, d'une contenance de 35 litres, et une caisse à eau, qui baigne le cylindre du moteur et laisse constamment couler un rilet d'eau dans la tuyauterie d'échappement. C'est une caractéristique remarquable des locomotives à benzine que l'absence de tout dispositif de réfrigération -systématique de l'eau. Étant donné que les locomotives effectuent des parcours invariables et, somme toute, restreints, que l'eau ne peut guère être refroidie qu'à l'aide d'appareils délicats et •encombrants, et que, dans tous les cas, on doit prévoir une installation permettant de renouveler, au fond, la provision d'eau, on a jugé préférable, dans tous les types de locomotives que nous connaissons, d'assujettir la locomotive à s'alimenter d'eau fraîche à intervalles de temps rapprochés : en pratique, à la fin de chaque course double, ou même de chaque course simple. Aux mines de Béthune on se sert, depuis le mois d'avril 1907, d'une locomotive à changement de vitesse construite à Nesselsdorf (Autriche). La Planche IV reproduit les principales dispositions de cette machine. Le moteur, qui fonctionne suivantle cycleàquatre temps, •est formé de deux cylindres horizontaux 136 Xl36, donnant une puissance de 16 à 18 chevaux. Le mouvement •est transmis, dans les deux sens de marche, par des •embrayages coniques à friction placés sur le prolongement de l'arbre moteur et par des roues à engrenage actionnant un arbre placé entre les essieux porteurs. Cet arbre est réuni aux essieux au moyen de deux chaînes Galle. La tension de ces chaînes peut être maintenue constante grâce à des vis qui rappellent les essieux vers les extrémités de la locomotive. Sur un arbre intermédiaire se trouvent les pignons ■balladeurs des changements de vitesses. Les deux