Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 205]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

OBSERVATIONS SUR LES EXPERIENCES DE M. RATEAU

402

403

BULLETIN

Dans une lettre au géomètre presque octogénaire Legendre, Jacobi dit d'un des mémoires d'Abel: « Il est au-dessus de mes éloges « comme il est au-dessus de mes propres travaux. » On peut dire que nul parmi les mathématiciens contemporains d'Abel ne s'est exprimé d'une façon plus louangeuse que Jacobi lui-même. Grâce aux travaux de ces deux grands hommes surgit en moins de deux ans une théorie importante et extensive, une des plus belles des mathématiques, qui a exercé une influence incalculable sur les progrès ultérieurs delà théorie générale des fonctions. » A plusieurs reprises, Abel annonça l'intention de publier un ouvrage sur le calcul intégral, mais ce projet ne fut pas réalisé. Dans son dernier travail sur les fonctions elliptiques, il a inséré quelques-unes des recherches qu'il a faites àce sujet. Il a publié aussi le célèbre théorème d'Abel, base de la théorie des fonctions abéliennes. C'est ce théorème que Legendre appelle un monument plus durable que le bronze. On a peine à comprendre qu'un homme mort avant d'avoir accompli sa vingt-septième année ait pu produire des travaux d'une telle importance ; et cette mort prématurée a été pour la science une perte que, malgré le génie des successeurs d'Abel, on est presque tenté de qualilier d'irréparable. ED. SAUVAGE.

OBSERVATIONS SUR

rus

EXPÉRIENCES DE M. RATEAU CONCERNANT LE DÉBIT DE LA VAPEUR,

ET LEUR

CONCORDANCE AVEC

LES

FORMULES

DE

M.

PARENTY

Par M. II. PARENTY', Directeur des Manufactures de l'État.

M. Râteau, ingénieur au Corps des Mines, vient de publier dans les Annales des Mines (*) une importante série d'expériences ayant eu pour but de mesurer le débit en poids de la vapeur d'eau à travers divers orifices qui me sont bien connus. L'ingénieuse méthode indirecte employée par M. Râteau, et qui consiste à déduire le poids de la vapeur de la température qu'elle cède au courant d'eau continu fourni par un éjecteur, est véritablement précise, si l'on en juge par ses résultats. J'avais antérieurement moi-même, par une méthode très différente, basée sur l'emploi de mon compteur piézoniétrique de yapeur, obtenu avec une certaine précision, mais pour un nombre restreint d'expériences, des résultats qui me paraissent concorder absolument avec ceux de M. Râteau. J'ai conclu de ces résultats que la vapeur, en son débit, °béit à une loi fort simple, la loi elliptique, qui ne diffère absolument pas de la loi d'écoulement des gaz parfaits, •Me par moi des résultats inutilisés, pur leur auteur. (*) 1" livraison de 1902. Tome 11, U« livraison, 1902.

28