Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 139]

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DE LA LORRAINE

LE GISEMENT DE MINERAI DE FER OOLITHIQUE

SONDAGES

FER

41,94 41,43 33, 62

SONDAGES

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1

FER

38,08 37,33 32,96 31,80 40,21 39,78 35,93

CHAUX

SILICE

ALUMINE

9,23 12,02 15,02

5,38 6,02 7,78

5,94 5,29 5 ,67

SILICE

ALUMINE

5,83 5,82 6.33 6,12 5,66 5,60 7,03

5,32 5,14 6,03 4,29 5,63 4,61 4,44

CHAUX

15,40 12,42 14,93 18,32 10,66 12,67 13,97

Dans le sondage DG, la couche grise se compose de bancs de mine riche et de bancs calcaires. Leur analyse séparée a donné les résultats suivants : 1° Minerai riche à fines oolithes (partie supérieure de la couche) : Fer... 40,18;

Chaux.. 10,78;

Silice.. 4,76;

Alumine.. 5,37

2° Minerai calcaire à grosses oolithes (partie médiane de la couche) : Fer... 31,69;

Chaux.. 19,14;

Silice.. 6,34;

Alumine.. 3,57

3° Minerai calcaire à fines oolithes (partie inférieure de la couche) : Fer.. 27,30;

Chaux.. 20,87;

Silice.. 7,54;

Alumine.. 4,22

Il semble qu'on puisse conclure de là que, dans les minerais purs de première zone, l'alumine est représentée d'une façon à peu près constante par une proportion variant de 4 à 6 p. 100(*). (*) En se reportant à l'analyse du banc de richesse exceptionnelle rencontré au sondage DH de Joudreville (p. 190), le lecteur s'assurera facilement que l'alumine ne s'y rencontre que dans nue proportion comprise dans les mêmes limites.

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Dans les minerais moins purs, c'est-à-dire mélangés d'une quantité plus ou moins considérable de sédiments argilo-calcaires , la proportion s'élève un péu pour rester comprise entre 7 et 9 p. 100. En particulier, aucune des analyses publiées au sujet des couches du Luxembourg n'indique de proportions supérieures à cette teneur. M. Bleicher avait formulé autrefois une théorie qui reposait sur le pouvoir fixateur de la silice et de l'alumine ■en présence du fer. M. Bleicher résumait comme suit les principes decette théorie. Les conditions favorables à la formation du minerai oolithique sont : la présence simultanée, en un point : 1° de fer dissous ou à l'état de suspension; 2° de silice et d'alumine. C'est par le jeu combiné de ces trois éléments, que l'eau de mer pouvait contenir en proportion variable, que le dépôt a pu s'effectuer. Il est possible que les choses

se soient passées ainsi 
sur certaines surfaces des fonds

de mer en forme de cuvettes peu profondes, se sont accumulées des vases fortement siliceuses et un peu alumineuses qui ont fixé, au fur et à mesure, le fer des eaux qui passaient au-dessus ou au milieu d'elles. Il n'est pas nécessaire d'admettre que la proportion de fer entraînée par les eaux soit très considérable ; elle devait cependant l'être plus que dans les eaux de mer normales, mais pas assez forte pour gêner la vie animale. L'alumine et la silice à l'état gélatineux fixent très bien, l'alumine surtout, le fer des solutions ferrugineuses et les éclaireissent rapidement par précipitation de l'oxyde de fer. La silice et l'alumine auraient peu à peu englobé dans un réseau tout le « fer qui se présentait, et plus tard « seulement, dans cette sorte d'écume demi-solide, fer« rugineuse et siliceuse, les oolithes se seraient formées <l par condensation de silice, de fer, d'alumine, en couches Tome I, 1902.

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