Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 99]

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NOTE

SUR

CERTAINES

CAUSES

SPECIALES

donnée par M. Henry Durant, pour la rupture en service d'un câble d'extraction métallique (*) ; cet ingénieur déclare en effet avoir acquis la preuve que la rupture du câble coïncidait" avec le moment où le régulateur provoquait la inarche à détente, et qu' « il a été permis d'en déduire que les changements brusques de vitesse ont été vraisemblablement la cause de l'accident ». Les ren 1 seignements qui nous ont été très obligeamment fournis par l'auteur de cette note ne nous ont pas permis d'établir une comparaison complète avec le cas que nous avons examiné en détail ci-dessus ; il en résulte cependant ce fait, que la rupture de ce deuxième câble s'est produite au voisinage immédiat e la bobine, au début d'une cordée montante, dans' un puits profond de 986 mètres, en ùn point du câble qui, en raison même dit dispositif de détente variable, était, au cours de toutes les cordées, affecté de même par la variation brusque dû moment moteur; les essais de tronçons prélevés en différents points de la longueur du câble, qui était à section uniforme, ont montré qu'eu ces différents points la résistance, initialement de 117.000 kilogrammes, était tombée à des chiffres variant de 60 à 80.000 kilogrammes, tnndis qu'au voisinage du point de rupture elle était de 45.000 kilogrammes seulement. La rupture s'est, d'ailleurs, produite sous l'effet d'une charge qui, à l'état statique, aurait été de 19.670 kilogrammes. Mais, si les cas sont relativement rares où la fatigue exceptionnelle subie par les câbles à la partie haute, par suite des à-coups dus à la machine, va jusqu'à en provoquer la rupture en service, ceux oii cette fatigue exceptionnelle amène la mise hors de service des câbles le sont beaucoup moins. Sans doute, depuis que s'est ré(*) Publication de la Société îles ingénieurs sortis de l'Ecole provinciale des Industries et des Mines du Hainaut, 111° série, t. IX 18991900), p. 99 et suiv.

DE

FATIGTK

DES

CABLES

D' EXTRACTION

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panduc l'habitude de faire subir des essais réguliers à la patte des câbles et de rebuter ceux-ci sitôt que le résultat de ces essais devient insuffisant, les câbles sont parfois •rais hors de service avant que cette fatigue à la partie supérieure ait eu le temps de se manifester par des indices bien visibles; néanmoins, assez nombreux sont encore les câbles rebutés par suite d'avaries (rupture de torons ou d'aussières), ou d'usure générale se manifestant, au voisinage de l'enlevage ; nous en avons relevé plusieurs cas bien nets, tout particulièrement pour des câbles de puits profonds ; toutefois nous ne croyons pas devoir insister sur ce point, en raison de l'imprécision de telles constatations portant uniquement sur des signes extérieurs souvent si difficiles à discerner que c'est généralement à des agents de longue expérience, ou même à des cordiers de profession, que les ingénieurs s'en remettent pour apprécier si telle ou telle partie d'un câble présente des traces d'une fatigue exceptionnelle. Beaucoup plus précieux, à notre avis, sont les enseignements que l'on peut tirer des essais systématiques de résistance faits sur une série de tronçons prélevés en différents points de câbles ayant servi. Nous avons indiqué ci-dessus (p. 155) les résultats de tels essais faits sur le câble jumeau du câble qui s'était rompu; après mise hors de service des deux câbles qui ont remplacé ceux qui servaient au moment de l'accident, nous avons pu faire procéder à des essais analogues : les deux nouveaux câbles avaient exactement les mêmes dimensions que les anciens, et avaient travaillé dans des conditions tout à fait analogues : ils ne sont néanmoins restés en service que pendant vingt et un mois et six jours (au lieu de vingt-sept mois et cinq jours), et n'ont extrait que 95.000 tonnes de charbon environ (contre 115 .000) et descendu que 25.000 tonnes de remblai et charges diverses (contre 58.000); ils n'ont d'ailleurs pas