Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 98]

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NOTE SDR CERTAINES CAUSES SPECIALES

quelques dizaines de mètres, il s'ensuit nécessairement qu'un tel choc est fort dangereux pour un câble dans l'état où était celui qui a donné lieu k l'accident. Nous tenons, en outre, à faire remarquer que, dans tous les calculs qui précèdent, l'allongement du câble avant rupture intervient d'une façon capitale, puisque le travail que le câble peut absorber est proportionnel à ce facteur; la rupture du câble serait donc d'autant moins facile que cet allongement est plus considérable ; cela est d'ailleurs presque évident, car tout le monde sait qu'un fil présentant une grande élasticité, tel qu'un fil de caoutchouc, est beaucoup moins facile à rompre par choc qu'un fil sans élasticité. Il s'ensuit qu'un câble neuf, qui est susceptible d'allongements avant rupture de 8 à 10 p. 100, offre, même k égalité de charge de rupture, beaucoup plus de sécurité qu'un vieux câble dont les allongements avant rupture ne varient le plus souvent que de 2 k 5 p. 100. Sans nous arrêter plus longtemps aux calculs numériques qui précèdent, dont nous ne prétendons pas d'ailleurs déduire de résultats numériques de quelque précision, mais seulement une évaluation de la grandeur des nombres k considérer, nous rappellerons que les essais faits sur le câble rompu nous autorisent k dire qu'au point où la rupture s'est produite, sa résistance devait être notablement inférieure k 38 tonnes et descendait sans doute k un chiffre plus faible encore, 20 k 30 tonnes peut-être; et que dès lors, même si l'on hésite k nous suivre dans l'assimilation que nous faisons de la perturbation produite sur le câble en mouvement par une manœuvre brusque de la machine à l'effet d'un poids tombant avec une certaine vitesse sur l'extrémité du câble supposé au repos, et si l'on préfère, pour être assuré de ne remplacer la perturbation considérée que par une perturbation plutôt moins redoutable, l'assimiler k l'effet d'une mise en charge brusque par un poids sans vitesse, on est amené k coni-

DE FATIGUE DES CABLES D'EXTRACTION

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parer l'effet de la inameuvre brusque que nuis avons définie ci-dessus k l'addition soudaine d'un poids de 6 tonnes trois quarts au câble déjà chargé de 10 T ,7, ce qui produirait le même effet qu'une charge de 2i- T ,2 (22 tonnes seulement pour la marche aux hommes) appliquée progressivement au càlile dont la charge de rupture était sans doute comprise entre 20 et 30 tonnes. H nous paraît donc que, de toutes façons, la rupture du cable que nous considérons s'explique fort bien par l'effet d'une manœuvre brusque de la machine, soit au «durs de la cordée même de l'accident, soit plutôt au cours de l'une de celles qui l'ont précédée immédiatement, étant donné l'état dans lequel le câble se trouvait alors.

VI Cas si rapprocher de celui qui a l'ail l'objet de la présente élude. Nous aurions voulu pouvoir rapprocher du cas de rupture d'un câble en service, qui a fait l'objet de la présente Inde, d'autres cas analogues ; mais de tels accidents Sl| ut heureusement assez rares; d'autre part, lorsqu'ils viennent k se produire, c'est le plus souvent sous l'effet de chocs beaucoup plus violents (pie ceux (pie nous avons envisagés ci-dessus (mise aux molettes, déraillement, encontre des cages dans le puits, etc. ) et qui, d'ailleurs, amènent généralement la rupture immédiate k la patte de câbles même en excellent état. On peut cependant approcher du cas qui nous occupé ceux encore assez "Ombreux surtout pour de petits cables de treuils de plans inclinés, par exemple) de rupture de câble par un c eup de frein. Rappelons, d'ailleurs, qu'une explication tout à fait analogue k celle que nous proposons ici a été