Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 280]

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ÉTUDES SUR LES BA.SSÎNS HOUÎLLERS

différonto. Je crois, comme M. Zeiller en pressentait déjà la possibilité en 1884, qu'il y a indépendance entre les dépôts du bassin de Gïand'Oombe et ceux de la région de Bessèges, que toute assimilation ternie à terme entre les deux régions est trompeuse et qu'en particulier il n'y a pas de parallélisme à établir entre les deux étages stériles de la Grand'Combe et de Bessèges. Un heureux hasard a fait que ces deux étages de part cl d'autre ont. h peu près la même épaisseur; il n'en résulte pas que les deux couches connues à la base do ces deux étages se correspondent, comme colles de leur partie supérieure. D'ailleurs nous avons vu que la correspondance exacte de ces dernières n'est pas à l'abri de toute critique, et que, d'après la dore, les couches de la Grand'Combe sembleraient même un peu plus récentes que celles do Gagnières. Pour les couches inférieures du sondage, il me semble, d'après les données nouvelles du puits des Ouïes et d'après l'étude des affleurements du Pradel, qu'elles font pallie, avec les autres couches de Grand'Combe, d'un même ensemble inséparable, tant au point de vue stratigraphiquc qu'au point de vue paléontologiquc, sans rapport avec les faisceaux de Bessèges. S'il en était ainsi, il faudrait cesser de voir, dans le résultat du sondage Ricard, un succès pour la paléontologie végétale; elle en compte assez d'autres pour n'avoir pas besoin de celui-là. Puits des Ouïes. — Le puits des Ouïes a été creusé sur la rive gauche du Gardon, en face d'un petit pointemént houiller, qui est connu depuis longtemps sur la rive droite: il avait pour but d'explorer la partie sud de la concession, sous le manteau des calcaires triasiquês et jurassiques. On pouvait s'attendre à retrouver de ce coté le faisceau de Sainte-Barbe; il n'en a rien été. Non seulement les roches n'ont jamais montré d'analogie qu'avëc celles de Grand'Corhbe ; mais les premières empreintes.

BASSIN HOUILLER DU GARD

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examinées par M. Grand'Eury, le menaient dès 1890 à la même conclusion : « Au puits des Ouïes, dit-il (p. 31), on a déjà découvert beaucoup de fossiles de la Grand" Combe, notamment des Pecopteris cyathea et A/ethopteris aquilina ii différentes profondeurs, des Pecop. arborescens, Annularia radiata, indices A'Odohtopteris obtusa, etc. La preuve n'est pas encore faite; mais, si l'analogie se confirmait, le puits des Ouïes offrirait un bel exemple des surprises que ménagent Les-recherches futures sous les calcaires. » Je donne ici (Pl. XI,/*y.6)la coupe du puits des Ouïes, telle qu'elle m'a été communiquée par la Compagnie de la Grand'Combe, avec l'indication des empreintes trouvées aux différents niveaux. Ces empreintes ont été examinées par M. Zeiller, qui conclut nettement que c'est la flore du système de la Grand'Combe. Outre llÀlethopteris aquilina Grand'Eury, qui est fréquent et que M. Grand'Eury (p. 159) déclare être caractéristique,, on y trouve : Pecopteris Pluckeneti, P. dentata, P. cyathea, P. arborescens ; Al. Grandini, Odontopteris reichiana, 0. obtusa; Calamites major; Stigmaria ficoides; Cordaites lingulatns, Poacovdaites linearis. On n'a qu'à comparer cette liste avec celle de M. Grand'Eury (p. 181), pour voir que non seulement les espèces, mais les associations, sont bien les mêmes. Les trois ou quatre espèces qu'on pourrait adjoindre à cette liste : Pecopteris hemitelioides, Nevmpteris Loshii, N. cordata, Dicranophyllum gallicum, n'eu modifient pas le caractère, et les deux premières sont même seulement citées dans l'étage supérieur. Ainsi la prévision de M. Grand'Eury s'esi réalisée, et il n'y a plus de doute possible : les couches des Ouïes appartiennent par leur flore au système de la Grand' Combe. Mais alors surgit une autre difficulté : cette conclusion semble en contradiction manifeste avec le faible intervalle qui sépare ces couches des micaschistes : si les