Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 279]

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ÉTUDES SUR LES BASSINS HOUILLERS

on dehors do Varin ot de M. Fumât, la tendance de tous les ingénieurs et géomètres de la Grand'Combe a toujours été de voir dans Sainte-Barbe le faisceau le plus récent ; on avait donc songé d'abord à explorer le terrain au-dessous de Sainte-Barbe ; mais l'étude paléontologique entreprise par M. Zeiller, sur la demande de la Compagnie, l'ayant amené à affirmer que Sainte-Barbe était nettement antérieur à Grand'Baume, on se décida à explorer par un sondage le substratum de ce dernier faisceau : on comptait sur une épaisseur maxima de 400 mètres avant d'atteindre les micaschistes. Le sondage de Ricard, commencé vers le milieu de l'année 1881, fut poussé jusqu'à cette profondeur de 400 mètres, sans rencontrer autre chose, au milieu de schistes et de poudingues grossiers, que de très minces filets charbonneux. Le travail fut alors arrêté, en avril 1882, et, revenant à l'idée première, on entreprit un nouveau sondage près du puits de Sans-Nom pour explorer le mur du faisceau de SainteBarbe ; mais ce sondage ne tarda, pas à rencontrer, comme on aurait pu le prévoir, la faille du col Malpertus, et rentra, après l'avoir traversée, dans les schistes situés au mur de Grand'Baume. On était très désorienté : faute d'empreintes recueillies au cours du sondage FMcard , il était impossible de dire si l'on avait ou non, dans ce sondage, dépassé le niveau des couches recherchées; la paléontologie permettrait bien de conclure à l'ancienneté relative des couches de Sainte-Barbe, elle ne permettait pas, comme le faisait remarquer M. Zeiller (*), d'affirmer « qu'elles se fussent étendues vers le nord-ouest jusque dans la région recouverte aujourd'hui par les deux systèmes plus récents, c'est-à-dire sous la montagne de Champclauson. On ne pourra d'ailleurs, ajoutait-il, affirmer leur absence (et leur remplacement latéral par des (*) Bull. Soc. Géol. Fr., t. XHf, p. 148 ; 1884.

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BASSIN HOUILLER DU GARD

assises stériles) que lorsqu'on sera arrivé au fond de la cuvette remplie par le terrain houiller et qu'on sera venu buter contre les micaschistes. » Toutefois, deux ans environ après l'arrêt du sondage Ricard, M. Grand'Eury, à la suite d'une étude complète de l'ensemble du bassin, put non seulement confirmer les conclusions de M. Zeiller quant à l'âge relatif de SainteBarbe et de Grand'Baume, mais montrer le parallélisme de Bessèges et Sainte-Barbe d'une part, de Gagnières et de Grand'Baume de l'autre. Or il constatait, entre Bessèges et Gagnières, 600 mètres de terrain stérile; il était donc naturel d'admettre au moins la possibilité d'un intervalle semblable entre Grand'Baume et Sainte-Barbe. M. Grand'Eury réussit à convaincre la Compagnie, qui reprit le sondage, le 1 er mars 1884. Au point de vue minier, comme on l'a vu, le succès a été complet ; au point de vue géologique, ou, comme dit M. Grand'Eury, au point de vue de la botanique stratigraphique, il reste contestable. Les couches du fond du sondage ne ressemblent aucunement à Sainte-Barbe, et personne même n'a jamais admis l'assimilation. Voici ce qu'en dit M. Grand'Eury (p. 178): « Le sondage de Ricard paraît avoir traversé les couches les plus élevées de l'étage de Bessèges, rapprochées et soudées près des confins du dépôt, comme cela arrive d'ordinaire. Dans les carottes, des Cordaïtes, Pecopteris arborescens et Odontopteris reichiana. Je nie figure, en conséquence, que les deux grandes couch r s recoupées au fond du sondage Ricard sont supérieures au faisceau de Sainte-Barbe. » En réalité, les espèces citées sont tout à fait insuffisantes pour autoriser une conclusion d'âge ; elles ne peuvent, je crois, confirmer ni contredire aucune hypothèse. L'assimilation à la partie supérieure du faisceau de Sainte-Barbe est rationnelle; elle. n'est pas prouvée. Je suis arrivé pour ma part ;i une conclusion un peu Tome XVII, 1900.

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