Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 89]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

172

LA VENTILATION DES TUNNELS

La vitesse du courant d'air dans le tunnel était mesurée à l'aide d'un anémomètre Combes, placé à poste fixe à 100 mètres en aval du ventilateur. Il était disposé de façon à transmettre à un enregistreur, dans le laboratoire central, les indications nécessaires sur le sens et la vitesse du courant. A cet effet, il était pourvu de deux commutateurs électriques, à cames doubles, montés sur un arbre qui faisait un tour pour mille de la roue à ailettes. Ces commutateurs étaient insérés dans un circuit alimenté par une pile ; à chaque passage du courant, un style venait inscrire un trait sur le tambour d'un chronographe. La longueur de ce trait dépendait de la durée du contact de la came du commutateur et de la touche correspondante. C'est ainsi que le sens du courant pouvait être reconnu à la simple inspection des diagrammes ; suivant le sens de la rotation de l'arbre à cames, l'un ou l'autre des deux commutateurs laissait passer le courant, et, les cames étant de largeurs très différentes, l'allure des inscriptions caractérisait un sens de rotation déterminé. Pour pouvoir conclure des indications de cet anémomètre fixe aux vitesses moyennes, on traça, dans une. première série d'expériences-, à l'aide d'un anémomètre mobile identique à celui-là, les courbes d'égale vitesse en diverses sections du tunnel. Ce tracé fut obtenu suivant la méthode classique, en relevant la vitesse du courant en vingt et un points d'une même section transversale, chacun de ces points correspondant à une fraction de la section où on adoptait pour vitesse moyenne la vitesse mesurée. Des essais effectués à diverses distances de l'appareil ont montré que le tracé des courbes d'égale vitesse ne dénotait un régime stable, c'est-à-dire des vitesses régulièrement décroissantes de l'axe de la galerie à la périphérie, qu'à une distance de plus de 1 kilomètre. A cette distance les difficultés d'entretien de l'anémomètre fixe auraient entraîné des chances d'erreur bien plus considérables que les mouvements tourbillonnaires qui sub-

ET LE SYSTÈME SACCARDO

173

sistaient plus près du ventilateur. On prit le parti de négliger l'action de ces mouvements, et l'anémomètre fixe fut placé à 100 mètres seulement du ventilateur. Huit essais effectués à des vitesses variables donnèrent le coefficient à appliquer aux indications de cet appareil, pour obtenir la vitesse moyenne du courant. En majorant la vitesse indiquée par seconde de 0 m ,23, on obtenait, à 3p. lOOprès, la vitesse moyenne. La durée de 1.000 tours déduite des diagrammes était transformée graphiquement en nombre dê tours de l'anémomètre ; les lignes droites résumant les résultats des tarages de l'anémomètre suivant ses deux sens do rotation permettaient ensuite d'obtenir la vitesse moyenne ; les abscisses étaient les nombres de tours par seconde, déduits des durées enregistrées; les ordonnées, majorées de 0 m ,23, donnaient la vitesse moyenne du courant. Le même chronographe enregistrait les époques d'entrée et de sortie des trains, grâce à une transmission électrique. La vitesse du train à l'entrée et à la sortie pouvait même être déduite de l'examen de la longueur du trait correspondant au contact entre la pédale sur laquelle appuyait le train à son passage et la touche fixe du circuit. C'est ainsi que, sur un même relevé d'expériences, on pouvait faire figurer les courbes des pressions dans la chambre à air du ventilateur ainsi qu'en un point donné du tunnel, les vitesses moyennes de l'air dans le tunnel, les heures d'entrée et de sortie des trains. Cent soixantedouze relevés de ce genre furent faits et utilisés pour la réalisation du programme des essais. Les mesures du débit du ventilateur ne purent être faites suivant la méthode décrite ci-dessus. On dut renoncer, en effet, à déduire la vitesse de l'air dans le diffuseur du ventilateur des indications d'un anémomètre placé en un point déterminé de ce diffuseur. Le tracé des courbes d'égale vitesse dans le. diffuseur montra, en effet, que la