Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 90]

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ET LE SYSTÈME SACCARDO

LA VENTILATION DES TUNNELS

vitesse variait de 0 à 20 mètres du haut en bas d'une même section, et que les courbes affectaient une allure extrêmement variable, suivant la vitesse de marche de l'appareil. Dans ces conditions, on rechercha si la buse de l'injecteur donnait une régularité plus grande, et on constata, par une série de jaugeages à l'anémomètre, qûe les vitesses moyennes, mesurées dans chacun des vingt-cinq segments suivant lesquels la section de cette buse fut décomposée, étaient sensiblement égales. Les vitesses à mesurer étant d'ailleurs considérables, on substitua à l'anémomètre un tube de Pitot et un tube droit formant les deux branches d'un manomètre à U ; on contrôla par cinq expériences l'identité entre les indications d'un anémomètre et celles déduites de la formule e === vs — , où e est 2 ff

la surpression en millimètres d'eau mesurée au manomètre, et cr le noids du mètre cube d'air. (Les intéressantes expériences de M. l'ingénieur des Mines Râteau montrent qu'il n'y a pas lieu d'attacher une importance excessive à cette identité des résultats obtenus à l'anémomètre et au tube de Pitot.) Enfin des essais au frein, aux diverses vitesses de marche (20 à 70 tours), combinés avec le relevé de diagrammes, permirent de tracer les droites exprimant la relation entre le travail effectif à l'arbre du ventilateur, pour une vitesse donnée, et le travail indiqué. A chaque groupe d'essais il était, en outre, nécessaire de mesurer le poids du mètre cube d'air. A cet effet un baromètre de Fortin, des thermomètres de précision et un psychromètre furent placés dans le laboratoire. Pour la détermination de l'état physique et de la composition chimique de l'atmosphère de la galerie et des plateformes des locomotives, des thermomètres ordinaires et à maxima, un psychromètre et des appareils de prise de gaz furent disposés aux points à examiner.

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Tels sont les moyens employés pour la réalisation du programme d'essais que nous avons résumé plus haut et dont nous allons passer successivement en revue les divers points. Nous ferons appel, à cet effet, aux formules utilisées par M. Saccardo, sous réserve de quelques simplifications et d'une rectification due au Comité de l'exploitation technique.

I.

Mesure du coefficient de résistance des parois du tunnel.

Le coefficient de résistance des parois du tunnel de Pracchia fut déterminé par trois séries d'expériences. Une première série d'essais fut effectuée à l'aide du ventilateur Saccardo, en l'absence de tout courant d'air naturel. Si on appelle e la différence de pression, mesurée en millimètres d'eau, au débouché de l'injecteur et à l'extérieur; rj, le poids spécifique de l'air; V, la vitesse du courant ; D, le diamètre; L, la longueur du tunnel, le coefficient de frottement p est défini par l'équation cidessous empruntée à l'hydraulique, approximation d'autant plus admissible que le tunnel est plus court et que les phénomènes thermiques y sont, dès lors, moins importants: e__

V2 L tri ~ p 2g D"

m, e et V furent mesurés au cours de vingt-deux expériences. La valeur moyenne de p qui en fut déduite est de 0,0208. Dans un deuxième groupe d'expériences, la vitesse V 0 du courant naturel, de même sens que le courant artificiel, n'était pas négligeable; la formule donnant p était