Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 185]

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L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS LA RÉGION DE SAINT-ÉTIENNE

çois I", dans la région de Saint-Étienne et de Rive-deGier, écrivait dans les Annales du Lyonnais et du Beaujolais: « A Saint-Genis-de-Terrenoire et à Saint-Chamond sont des mines de bon charbon de terre ; sy sont aussi « à Rive-de-Gier, mais non en telle quantité. Est mer« veille de voir les habitants de ce pays qui en sont tous

ment sous- le règne de Henri IV, qui ramène la sécurité .en France, que la fabrication se développe réellement. Malgré l'épidémie qui dévaste Saint-Étienne de 1627 à 1630, malgré les impôts qui, sous Richelieu, écrasent les fabricants, les guerres favorisent l'armurerie : en 1669, à Saint-Étienne, il n'y a pas moins de 50 canonniers et de .600 armuriers. 04 travaille pour le service du roi ; il y a un Commissaire pour la fabrique des amies pour le service de Sa Majesté, Mi Directeur-de la fabrique royale ,d'armes; un commissaire de la Marine fait fabriquer des .armes à feu pour le Service des officiers de vaisseau de Sa Majesté. Ce n'est cependant qu'en 1716 que s'organise la fabrication régulière des armes de guerre. Le Grand-Maître de l'Artillerie: envoie à Saint-Étienne une commission d'inspecteurs. On rend obligatoire l'épreuve des armes : il y a l'épreuve royale pour les armes de guerre, l'épreuve .bourgeoise pour les armes destinées au conimerce. De là l'origine du banc d'épreuve qui fonctionne maintenant à Saint-Étienne sous la direction de la Chambre de Com-

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noircis et parfumés pour l'usage qu'ils en font pour leur chauffage, au lieu de bois dont il n'y a maison, leur manger,- pain ni vin, qui n'en soit tout parfumé. Mais le principal profict qui en vient est des forges, au moyen de quoi est le Gier fort fréquenté de certaines races de

pauvres étrangers forgerons, lesquels ne demeurent guère en un lieu, mais vont et viennent ainsi qu'oyseaux

passagers, même pour raison du voysinage de SaintEtienne de Furens en Forest. »

Cette description de la région minière il y a

cinq

cents ans, et qui s'applique encore assez bien à l'époque actuelle, montre que l'emploi et la transformation du fer

remontent à plusieurs siècles dans la région de SaintÉtienne. Déjà, au xiv° siècle, les forges des vallées du Furens, du Gier, fabriquent des arbalètes, des épées, des hallebardes ; dès le xve siècle on y commence la fabrica-

tion des armes à feu. Les arbalestriers, forgerons, forgeurs de fers de lances, javellinaires, faiseurs de canons d'arquebuse, arquebusiers sont nombreux dans la région ; leur renommée s'étend au loin par les seigneurs qui viennent s'approvisionner chez eux des armes de toutes sortes dont ils ont besoin ; elle

s'étend jusqu'à la cour de France, et, en 1516, François I" envoie à Saint-Étienne un ingénieur .languedocien, nommé Virgile, pour y étudier la fabrication d'armes destinées aux troupes royales.

Les guerres de religion ont pour effet d'augmenter la demande des armes ; les forgerons les livrent indifférem-

ment aux catholiques et aux huguenots; mais c'est seule-

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merce. On. fournit des armes à l'Étranger, on les exporte ; la- C" des Indes fait des commandes ; on livre à l'Ordre

de Malte 20.000 fusils et 1.400 paires de pistolets; on sexpédie 12.000 fusils en Espagne.

Mais les ministres du roi ne paient pas toujours très .exactement, ce qui met les armuriers dans une situation -souvent précaire. D'un autre côté, les armes de Charleville

sont préférées à celles de Saint-Étienne, quelquefois fabriquées avec des fers de mauvaise qualité. On ne s'est pas suffisamment préoccupé jusqu'alors de la qualité des fers employés : on s'est contenté de les acheter chez les marchands de Lyon sans spécification d'origine ; on commence k passer des marchés avec les forges de la Champagne, de l'Ardèche, des Pyrénées. Enfin, en 1764, les industriels se réunissent en une 'Société qui reçoit du roi