Annales des Mines (1899, série 9, volume 15) [Image 33]

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MÉMOIRE SUR LES PHOSPHATES NOIRS DES PYRÉNÉES 59

ment une des plus minéralisées et des plus intéressantes de toutes les Pyrénées françaises. On sait, en effet, que des mines de fer et de plomb y ont été exploitées de temps immémorial. Des découvertes récentes et heureuses sont venues attirer l'attention sur cette région. En 1890, M. Seguélas a découvert le gisement. de carbonate de manganèse de Las Cabesses près

Plus loin, vers Bardies,, en se rapprochant de l'Arize, les schistes terreux augmentent d'épaisseur (c'est l'emplacement actuel du grand chantier de l'Arize) ; Vers leur contact avec les grès bigarrés ils

Rimont, 'unique dans son genre, activement exploité depuis

cette époque, donnant, après calcination, un minerai d'une pureté exceptionnelle, et très pauvre en silice, qui .commande les prix les plus élevés sur la cote de ce métal: Ce gisement se trouve dans la griotte, presque au contact

des schistes à phosphate, comme on le verra d'après la coupe que je donne plus loin. Enfin on vient de concéder récemment une mine de cuivre gris très argentifère à Alezen, dont les chantiers, poussés à l'heure actuelle à 70 mètres au-dessous .de la surface du sol, donnent des minerais tenant jusqu'à 5 et 7 kilogrammes d'argent à la tonne de minel-ai.

Le premier Travaux géologiques sur la région. travail complet sur cette intéressante région a été publié en 1885 par M. Mussy (*), qui, dans son Texte explicatif.

de la Carte géologique et minéralogique de l'Ariège, s'exprime comme suit au sujet des schistes qui recouvrent la griotte entre Foix et Saint-Girons.

« Environs de la Bastide-de-Sérou. Au méridien de Berny et Montredon, les calcaires dévoniens avec bancs intercalés de schistes violacés ferrugineux reposent en stratification régulière sur les schistes siluriens et supportent, sous un angle de 40 à 45°, les schistes terreux supérieurs qui, à leur tour, plongent nettement sous les assises des grès du trias. (*) Mussy, Ingénieur en Chef des Mines, Carte géologique et minéralogique de l'Ariège, avec texte explicatif. Foix, 1885.

« deviennent siliceux (c'est la phtanite à amandes) et enclavent quelques magmas ophitiques très quartzeux ; leur pendage, au centre de la formation, oscille autour de la verticale.

Sur la rive gauche de l'Arize, au méridien de Guinou et Nesars, les schistes terreux sont toujours puissants. Leur contact avec les grès bigarrés se fait par des terres rougeâtres ferrugineuses et plonge au Nord de 70° ; au delà, sur le coteau, les schistes sont presque verticaux.; vers l'Est- près l'Arize, entre les grès et ces derniers, règne sur plus de 100 mètres une « assise de 1m,50 de couches terreuses et charbonneuses avec indices légers de charbon. En remontant l'Arize, vers Méras, entre les assises inférieures des schistes terreux et les calcaires dévoniens, sont des terres charbonneuses assez épaisses, qui « s'étendent sur la rive droite de la rivière et à quelques mètres au dessus.

Plus loin, vers Larbont, les schistes terreux sont déposés dans un pli des ondulations dévoniennes, comme

« l'indique le pendage en sens inverse des assises à leurs « deux extrémités. » M. Mussy, qu'un séjour prolongé dans la région avait familiarisé avec les terrains très variés qui la couvrent, avait parfaitement reconnu, dès cette époque, que cette formation schisteuse se prolongeait au-delà de Larbont, du côté de Rimont. Au-delà de Tournay, dit-il, la bande dévonienne Nord disparaît, et tous les hauts coteaux et profonds « vallons de Rimont, désignés sous le nom de Serre-deMouréou, sont constitués par les schistes terreux, qui