Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 92]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

Dans chacun de ces groupes, les minerais de fer consti-

tuent un faisceau régulier contenant de 5 à 6 couches, suivant les points, avec des épaisseurs variant de 1 mètre à 3 mètres. Le minerai est généralement plus siliceux lorsque les

couches encaissantes sont du quartzite que lorsque ce sont des schistes qui forment le contact. Il y a donc rela-

tion entre la nature des épontes et la composition du minerai. Ce point est important à noter. .. Les couches de minerai de fer se montrent en un très grand nombre de points, mais une étude attentive montre qu'elles se réduisent aux deux groupes ci-dessus mentionnés, de sorte qu'une coupe générale du terrain dévonien moyen des Asturies présente le profil indiqué Pl. II, fig.10. Pour mieux fixer les idées, j'ai figuré sur un croquis la disposition des couches de minerai dans toute la région du Cap Perias, entre Gijon et Avilés, ainsi que dans les environs de cette dernière ville (voir Pl. III, fig. 5).

Prix de revient. - Le prix de revient de ces minerais rendus à Avilés ou Gijon peut être estimé à 7 pesetas, soit environ, au change actuel (décembre 1894), à 6 francs

la tonne de 1.000 kilogrammes. Emploi de ces minerais. - La difficulté du traitement de ces minerais tient à leur teneur assez forte en silice (15 à 16 p. 100), qui permettrait difficilement de les traiter par la formule du procédé basique proprement dit. Nous verrons plus loin qu'il faut, autant que possible, ne pas dépasser une teneur en silicium de 1 p. 100 dans la fonte, sous peine de consommer trop de garnissages et il convient pour cela que le lit de fusion soit peu

siliceux. Il serait très probablement nécessaire, pour obtenir des fontes phosphoreuses convenables, avec des minerais asturiens, d'adopter pour ces fontes un traite-

ment plutôt neutre que basique. Malgré cette teneur

ET SUPERPHOSPHATES.

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élevée en silice, ces minerais sont aisément fusibles, une partie de cette silice étant combinée au fer. Ils méritent néanmoins d'être étudiés non seulement en vue de leur exportation en Allemagne et en Angleterre, rendue possible par suite de l'ouverture du port d'Avilès,

mais surtout en vue de leur fusion sur place, qui sera singulièrement facilitée par le bon marché des charbons et des cokes asturiens.

Mode de traitement des minerais phosphoreux. Après ce rapide coup d'oeil jeté sur les divers gisements de minerais phosphoreux, examinons maintenant le mode de traitement des minerais phosphoreux et les conditions que doit réunir la fonte de première fusion pour donner des résultats satisfaisants à la déphosphoration.

Teneur en phosphore. - La proportion la plus favorable de phosphore dans la fonte destinée au traitement

par le convertisseur basique est de 1,5 à 2,5 p. 100, équivalant à une proportion de 2,74 à 5,62 p. 100 d'acide phosphorique. Il est facile dès lors de se rendre compte de la teneur minima en phosphore qu'un minerai d'une teneur déterminée en fer doit contenir pour donner une fonte facile à traiter. Considérons, par exemple, un minerai tenant, comme

certains minerais de fer oligiste compacts d'Espagne (minerai violet riche des Asturies) Peroxyde de fer

78,860 = 55,20 fer métallique.

Silice

10,000 2,900 0,980

Alumine Chaux

Acide phosphorique Soufre Oxyde de cuivre et zinc. Perte au feu, eau combinée.

1,225 = 0,535 phosphore. 0,009

néant 5,910 99,804