Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 93]

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ET SUPERPHOSPHATES.

ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DES PHOSPHATES

Ce minerai, en admettant qu'il ne soit apporté

de

phosphore ni par la castine, ni par le combustible, donnera une fonte tenant au maximum 2,70 environ d'acide phosphorique (Voir le tableau de la page 182). Ce minerai fondu seul serait à la limite inférieure d'utilisation. Mais en réalité on peut traiter des minerais encore moins phosphoreux que ce type soit en les mélangeant avec des minerais notablement plus riches en phosphore, par exemple avec certaines oolithes à gangue calcaire, tenant, pour 30 p. 100 de fer, jusqu'à 1 p. 100 de phosphore, soit avec des scories de puddlage riches en phosphore. On emploie aussi des combustibles de qualité inférieure dans les cendres desquels le phosphore est loin d'être une gêne. Enfin on a commencé, notamment à Ruhrort, à employer comme castine, des craies phosphatées qui viennent enrichir la fonte en phosphore. Ces essais, qui ne sont qu'a leur début, ont présenté quelque difficulté à cause de la propriété spéciale que possède la craie grise de se déliter rapidement après son extraction et de se réduire en bouillie quand elle a été exposée à l'air et à la pluie. Quoi qu'il en soit, il est facile, en disposant comme c'est le cas pour la plupart des usines de la Ruhr, d'une variété suffisante de minerais, de fondants et de scories de puddlage, d'arriver pour la fonte de première fusion à la teneur en phosphore requise pour assurer la bonne marche du traitement ultérieur de déphosphoration. Néanmoins les minerais médiocrement phosphoreux restent moins recherchés que ceux qui tiennent jusqu'à 2 et 3 p. 100 de phosphore : ces derniers, surtout s'ils

sont riches en fer, sont demandés de préférence, ne fût-ce que pour permettre d'introduire dans le lit de

fusion une plus forte proportion de minerais moins phosphoreux. Il est donc vrai de dire que le phosphore, jadis si re-

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douté dans les minerais de fer, y fait prime aujourd'hui. En tout cas, on demande que ces minerais phosphoreux ne contiennent pas de soufre. On peut poser en principe, comme conclusion de ce qui est relatif à la teneur en phosphore des fontes à traiter au convertisseur basique, qu'il faut se tenir entre

les limites de 1,70 à 2,50 de phosphore, suivant que le haut-fourneau marchera avec ou sans scories de puddlage.

Teneur en silicium. - On cherche à ne pas dépasser une teneur de I p. 100 de silicium dans la fonte, en vue surtout de ne pas user trop vite les garnissages. Cette question des garnissages basiques est en effet le point capital de la déphosphoration par le convertisseur Thomas. Les débuts de ce procédé en Allemagne ont été rendus lents et pénibles par suite de la difficulté qu'on éprouvait à obtenir des garnissages basiques ayant une durée suffisante et pas trop coûteux.

Garnissages basiques. - On remplirait un ouvrage si on voulait relater pas à pas la série des essais qui ont été exécutés, parfois à grands frais, pour arriver à obtenir un garnissage ou revêtement basique de la cornue, à la fois solide et économique. Chaux, alumine, magnésie, dolomie, fer chromé, en briques crues ou en briques cuites, en pisé, en mortier, etc., ont été longuement essayés. Ce sont les usines de Ruhrort qui ont les premières appliqué la méthode, universellement adoptée

aujourd'hui, qui consiste à faire le revêtement en briques 210Ü cuites de dolomie calcinée préalablement- et mélangée avec une quantité de goudron, soigneusement déshydraté, suffisante pour assurer à froid la cohésion des briques fabriquées par une presse hydraulique puis-

sante. On chauffe ensuite la cornue pour distiller le