Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 166]

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DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

PROCÉDÉS D'ESSAIS

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consistance, faire varier l'un des deux quand on a affaire à des produits dont le degré de finesse n'est pas identi-

Il est facile, pour chaque nature de produits hydrauliques, de définir une quantité d'eau fixe qui se rapproche plus ou moins de la moyenne employée dans les travaux, mais il ne paraît pas possible de garder la même quantité pour toutes les catégories de produits, en raison, d'une part, des différences de finesse, d'autre part, des différences d'emploi. Il faudrait au moins deux proportions

que. L'usage général dans tous les essais est de

d'eau différentes

pour les mortiers plastiques et un tassement de plus en plus grand à mesure que les mortiers deviennent plus secs.

Il ne reste donc plus que l'eau et le sable il faut nécessairement, si l'on tient à maintenir invariable la

con-

server la quantité de sable constante et de faire varier la proportion d'eau, mais la raison d'être de cet usage est assez difficile à donner. On ne semble pas jusqu'ici s'être posé la question; il semble pourtant à première vue que l'eau qui intervient chimiquement pour produire le dur-

cissement est un facteur autrement important que le sable, et que, par suite, son poids devrait être maintenu constant. Mais on .peut invoquer un argument plus précis. Les recherches de M. Féret ont mis en évidence ce fait bien vraisemblable a priori que l'inégale résistance

à la rupture des différents mortiers sableux ne dépend que de leur compacité, c'est-à-dire du rapport du poids de ciment au volume des vides existant dans le mortier entre les grains de sable. Les comparaisons de résistance devraient donc se faire à compacité égale: c'est le principe qu'a posé M. Guillain dans le cahier des charges de Boulogne, pour les essais de résistance proprement dit; il

a en même temps indiqué le moyen de réaliser cette égalité de compacité. Il suffit de laisser fixe le rapport du poids d'eau au poids de ciment et de battre le mortier jusqu'à ce que l'eau reflue à la surface. Le même principe semble logiquement devoir s'appliquer aux essais de prise. On laisserait la proportion d'eau constante et on

ferait varier, soit la quantité de sable, soit la consistance. Les essais comparatifs du tableau précédent relatifs

au ciment du Dauphiné justifient ce mode de

procéder.

Pour les ciments à prise lente (artificiels , naturels,

grappiers et laitiers) une quantité à déterminer comprise entre 0,40 et 0,50 du poids du ciment ; Pour les ciments de Vassy et les chaux hydrauliques une quantité à déterminer comprise entre 0,60 et 0,80. Le poids d'eau une fois fixé, on ferait varier le poids de sable pour atteindre la consistance normale choisie pour le mortier. Quant à la nature du sable, il semble logique de prendre le même que pour les essais de rupture.

Mesure de la résistance. - On se sert actuellement pour les essais de prise soit de l'aiguille Yicat, soit simplement du pouce : ces deux procédés ont à peu près la même précision , mais ils permettent seulement de mesurer la durée de prise. Pour mesurer au contraire, comme cela est désirable, le degré de durcissement à un moment donné, il faut employer un appareil qui permette

de produire et de mesurer des efforts variables. On

peut songer à employer la sonde Tetmajer et. chercher l'effort nécessaire pour produire un enfoncement donné. Ce procédé a un inconvénient : il n'intéresse que la surface du mortier. Il semble plus rationnel de mesurer l'effort de rupture de petites briquettes comme on le fait dans l'essai de résistance proprement dit, de telle . sorte que l'essai de prise se fondrait avec l'essai de rupture ordinaire. Il faudrait seulement procéder à la rupture par écrasement, parce qu'il serait impossible de