Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 167]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

démouler et d'installer dans l'appareil de rupture des briquettes destinées à l'arrachement. Il n'y a aucune difficulté, au contraire, pour les briquettes destinées à

l'écrasement dont les formes géométriques sont beaucoup plus simples. On peut même, dans ce cas, pour les mortiers un peu fermes, faire le démoulage aussitôt après le moulage. C'est par ces procédés qu'ont été obtenus les résultats donnés plus haut dans le tableau de la page 320.

Il ressort de cette discussion que dans l'état actuel, faute d'expériences assez nombreuses sur les mortiers, on ne peut que conserver provisoirement l'essai de prise sur les pâtes pures tel qu'il est actuellement usité. Mais cet essai est mauvais parce qu'il ne donne pas les indications réellement utiles, qui seraient les résistances prises sur des mortiers au bout d'un temps défini. Il faut espérer que l'on pourra prochainement définir un essai de prise sur mortiers et il est à prévoir que cet essai finira par se confondre avec l'essai de résistance proprement dit auquel il se rattache directement.

° Essai de résistance à la rupture. L'essai de rupture est et doit rester l'essai fondamental pour la réception des produits hydrauliques ; non pas tant parce qu'il fait connaître la résistance mécanique des mortiers à l'emploi que parce qu'il donne à un certain point

la mesure de la quantité totale de composés chimiques actifs renfermés dans un ciment. Or, il est bien évident que la résistance des ciments aux agents de dégradation croît à peu près dans le même sens. La réserve cc à peu près ), est indispensable, parce qu'il existe différents éléments actifs, aluminate et silicate de chaux, qui ne concourent pas au durcissement d'une façon absolument proportion-

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

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nelle à leur résistance aux agents extérieurs. Il serait donc imprudent de vouloir classer rigoureusement par qualité, comme on est trop enclin à le faire, les produits hydrauliques d'après leur seule résistance à la rupture. La Commission d'unification a prévu un grand nombre d'essais de rupture distincts en recommandant d'en varier

le choix suivant les usages auxquels les produits sont destinés. Il y a là une erreur de principe contre laquelle on ne saurait protester trop énergiquement. Tous les essais de rupture, quand ils sont bien faits, doivent donner les mêmes résultats , c'est-à-dire donner le même classement relatif pour différents produits comparés entre

eux. Les erreurs accréditées à ce sujet sont tellement répandues qu'il y a lieu d'entrer dans quelques détails. On étudiera à ce point de vue 1° L'influence du mode de rupture ; 2° L'influence de la composition du mortier d'essai.

Il s'agit d'établir rion pas qu'il existe des rapports constants entre les différents chiffres de rupture, ce qui arrive pourtant la plupart du temps, mais seulement une relation numérique définie qui peut être plus complexe que le rapport simple. Pour le constater, il est indispensable de faire la comparaison toutes choses égales d'ailleurs. Autrement dit en appelant R et R' la résistance à la rupture dans deux conditions différentes déterminées ; on doit avoir

R' = f (R, a, b, c, d, ...).

Les paramètres a, b, c, d, représentant la proportion et la nature du sable, celle de l'eau, la compacité, la température, l'âge des briquettes. Si l'on compare différents ciments en ayant soin de donner aux paramètres a, b, c, dans tous les cas les mêmes valeurs, on trouve qu'à des résistances R égales entre elles correspondent des résistances R' également les mêmes. Si l'on mécon-