Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 165]

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PROCÉDÉS D'ESSAIS

sur des mortiers de consistance définie. Celle qui paraîtrait a priori devoir- être choisie serait évidemment une consistance plastique analogue à celle des mortiers employés sur les chantiers. Mais cette consistance a le grave

inconvénient pour les essais de donner des briquettes d'épreuve qui ne sont pas homogènes. D'une part, il est impossible d'en chasser les bulles d'air ; d'autre part, sous l'influence des plus légères trépidations, sous l'action même de la pesanteur seule, il se produit un départ entre l'eau et le ciment qui enrichit en ciment la partie basse des éprouvettes. Il peut en résulter un écart du simple au double dans la durée de prise des faces supérieure et inférieure. Ces deux inconvénients ne sont pas moins graves dans les essais de résistance à la rupture, qu'il est désirable de pouvoir faire sur le même mortier que les essais de prise. On évite ces deux inconvénients en employant un mortier demi-ferme qui nécessite un léger battage pour remplir le moule. L'air emprisonné dans le mortier ne se réunit plus en grosses bulles ; la majeure partie s'échappe pendant le battage de la masse qui est poreuse au début. L'autre partie reste sous forme de petites bulles assez uniformément réparties pour ne pas détruire l'homogénéité des éprouvettes.D'autre part, en raison de la consistance plus considérable de la masse,

le ciment et l'eau ne peuvent pas cheminer entre les

grains de sable de façon à se séparer. Il m'a semblé, d'après quelques essais en trop petit

nombre encore, que la consistance la plus favorable pour le mortier 1:3 de ciment portland et sable normal pouvait être définie par la condition que la sonde Tetmajer

chargée de 3 kilogrammes s'enfonce à mi-profondeur dans le mortier battu légèrement jusqu'à ressuage et 'enfermé dans le moule de 40 millimètres de hauteur et 80 millimètres de diamètre. Mais il faut d'abord voir si la

consistance peut pour tous les essais être maintenue

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

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invariable, c'est une question qui est liée à la composition du mortier.

Composition du mortier d'épreuve. La durée de prise varie considérablement avec la composition du mortier, comme le montrent les chiffres donnés plus haut pour la comparaison des pâtes pures et des mortiers 1: 3. C'est pour ce motif que l'essai sur les pâtes pures a dû être rejeté. Comment doit-on déterminer la composition du mortier d'épreuve, ou des mortiers d'épreuve, s'il y a lieu d'en employer plusieurs ? La composition d'un mortier est définie par trois variables indépendantes Le rapport du poids d'eau au poids de ciment ; Le rapport du poids de sable au poids de ciment; Le degré de tassement produit par un battage plus ou moins énergique. Le principe absolu dans toute expérience de comparaison est de faire ces comparaisons , toutes choses

égales d'ailleurs, en maintenant invariables, au moins dans la liante du possible, toutes les conditions étrangères aux objets de la comparaison, c'est-à-dire au ciment. Il faudrait donc garder invariable, dans les

essais de prise, en outre de la consistance, la pro-

portion d'eau, la proportion de sable et le tassement. Mais cela n'est pas possible, car la consistance est entièrement déterminée par les trois conditions ci-dessus et réciproquement, de telle sorte que l'on ne peut

plus disposer arbitrairement que de deux de ces conditions sur trois. Le tassement doit nécessairement être défini pour avoir des briquettes homogènes et comparables entre elles. Pour tous les essais, c'est. et l'on ne voit guère moyen de faire autrel'usage, de s'arrêter quand l'eau reflue à la surface ment, des briquettes : ce qui correspond à un tassement nul