Annales des Mines (1893, série 9, volume 4) [Image 164]

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PROCÉDÉS D'ESSAI

pure, que l'on réaliserait déjà, par l'emploi d'un mortier unique de composition moyenne, un progrès assez considérable pour que l'on puisse provisoirement au moins et peut-être définitivement s'en contenter ; mais avant de discuter cette question et de définir un semblable mortier, s'il y a lieu, il faut passer en revue les diverses circonstances étrangères à la nature du ciment qui font varier la rapidité de prise. L'influence d'un certain nombre de ces conditions

température, eau de gâchage, qui a été étudiée par M. Vétillart et par M. Candlot est aujourd'hui bien connue; il suffit de rappeler rapidement les principales de ces conditions.

Température. - La prise des ciments étant due à des phénomènes chimiques, croit très rapidement avec la température, comme tous les phénomènes semblables. Mais cette variation est très inégale d'un produit à un autre. Ainsi M. Candlot a trouvé que, pour différents portlands, le rapport des durées de prises entre 30° et 0° pouvait varier de 1,55 à 10. Pratiquement il n'est pas possible de faire tous les essais de prise à une température rigoureusement invariable ; tout ce que l'on peut espérer, c'est de se maintenir dans l'intervalle de 15 à 20°. Cet écart de 5° amènera, dans les essais des ciments portlands, une incertitude moyenne d'au moins 50 p. 100.

Eau de gâchage. - La durée de prise est très différente, suivant que le gâchage est fait à l'eau douce ou

à l'eau de mer, et la différence est très variable d'un ciment à un autre. Elle peut aller de 1,5 à 15, suivant la nature et l'état de conservation du ciment. Il est donc indispensable d'avoir deux essais de prise : l'un à l'eau douce, l'autre à l'eau de mer, correspondant à l'emploi particulier auquel le ciment est destiné. On pourrait,

DES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.

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d'après les recherches de M. Candlot, employer pour les essais de prise, à défaut d'eau de mer, une solution de chlorure de calcium à 20 grammes par litre.

Addition de matières solides. - Certaines matières pulvérulentes et solides ajoutées au ciment, telles que le sulfate de chaux, la chaux et la magnésie, peuvent augmenter considérablement la durée de prise, aller même jusqu'à la décupler. Consistance initiale de la pâte. - Il semble utile, dans le cas de ciment pur tout le monde du moins est d'accord

sur ce point, d'employer pour les essais de prise des pâtes de même consistance. On adopte unanimement, comme consistance normale, celle qui est intermédiaire entre la consistance boueuse et la consistance sèche ou sableuse. Elle correspond à un point de transition nettement défini que l'on peut caractériser, comme le fait le cahier des charges de Boulogne, par son degré d'adhérence à la truelle ou par l'emploi de la sonde Tetmajer. Le second procédé est certainement plus rationnel, puisqu'il procède par des mesures de résistance mécanique ; c'est celui qui a été adopté par la Commission d'unification des méthodes d'essai. Le premier procédé est beaucoup plus simple, puisqu'il n'exige l'emploi d'aucun appareil, et il est aussi précis, contrairement à ce que l'on supposerait a priori. En outre, la consistance qu'il donne est exactement la même que celle de la sonde Tetmajer. Cela a été très exactement établi par les expériences de MM. Alexandre et Féret. Si donc on voulait conserver les essais de prise sur pâte pure, il est indiffé-

rent de définir la. consistance normale par l'un ou par l'autre de ces procédés.

Pour les mortiers, il est moins aisé de s'entendre sur la consistance normale la plus convenable. Il n'est même pas prouvé que des essais doivent nécessairement porter