Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 237]

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ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

DE PONTGIBAUD.

des caractères spéciaux qui commencent à se manifester à partir du puits Agnès et qui se rattachent vraisemblablement au voisinage du massif granitique de Gelles. La limite visible de ce massif est d'abord orientée est-ouest

Peu à peu les veines de quartz deviennent stériles et se disséminent dans toute l'épaisseur de la masse granuditique, puissante d'une vingtaine de mètres.

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et suit le ravin de Sauzes sur sa rive gauche, en haut des escarpements qui le bordent au nord, puis elle coupe

le ravin à 400 mètres environ du puits Agnès et prend ensuite la direction nord-sud. Le faisceau des filons de Rouie s'en rapproche beaucoup, car le puits James n'est éloigné que de 250 mètres environ du bord du massif granitique : à cette distance le gneiss est coupé par de nom-

breux filons de roches feldspathiques et durci par une imprégnation des éléments de ces filons, ainsi qu'il arrive souvent au voisinage des massifs granitiques.

A partir du puits Agnès, on observe au mur du filon du même nom des masses considérables de roches feldspathiques, assez difficiles à définir au moyen des descriptions un peu anciennes , les seules qu'on possède aujourd'hui ; dans une traverse poussée vers l'ouest à la hauteur de l'extrémité de la colonne riche du filon Agnès,

on aurait traversé ces roches sur 225 mètres environ sans en être sorti. Vers l'extrémité de la traverse, c'està-dire au voisinage du granite, la roche aurait pris un aspect franchement porphyroïde.

La même traverse avait rencontré, à 25 mètres du filon, une veine métallifère,- mince et très peu productive. Cette veine n'a été suivie que sur une longueur insignifiante.

Au sud de cette traverse, et jusqu'à la hauteur du puits James, le filon Agnès s'est montré productif par places au voisinage de la surface, mais il était presque stérile au niveau de 20 mètres. Dans cette région, le remplissage quartzeux, pauvre en galène, est disséminé sur une largeur de 3 à 4 mètres, vers le toit d'un puissant filon de granulite encaissé lui-même dans le gneiss.

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A. 180 mètres environ au sud du puits Virginie, le filon, présentant ces caractères et orienté N. 40° E. vient !buter contre une veine pyriteuse qui prolonge à peu près la veine détachée du côté du mur, près du puits Agnès, ,et connue sous le nom de filon Saint-Marc. Le filon se

dévie en rencontrant cette veine et prend peu à peu la ,direction N. 5° E., qu'il conserve jusqu'à l'extrémité des

recherches poussées vers le sud.

Dans la région où la déviation se produit, le remplis-

sage est très brisé : au delà du puits du Manège, il reprend ses caractères normaux. Jusqu'au voisinage du puits Paul, c'est-à-dire sur 300 mètres environ, il a 2 à 3 mètres de puissance et se compose de granulite avec veines de quartz et de barytine, sans minerai. Sur tout ce parcours, le filon, orienté N. 5° E., présente une allure très régulière tout en restant stérile. Un peu avant d'arriver au puits Paul, on voit reparaître la galène dans le remplissage ; en même temps, la barytine y devient très abondante. On a pu exécuter quelques abatages dans cette région, au voisinage d'un croiseur est-ouest, contenant du mispickel, qui a rejeté d'une quinzaine de mètres vers l'ouest la partie sud du filon. Les abatages, situés des deux côtés -du rejet, se trouvaient au-dessous de vieux travaux connus sous le nom de travaux d'Argentelle. Le plomb y contenait 2.200 graMmes d'argent par tonne. Le minerai a disparu rapidement au sud du croiseur, et le filon, très chargé de barytine, est resté absolument stérile jusqu'à la rencontre d'un deuxième croiseur est-ouest, contenant du mispickel. On a arrêté, vers 1875, les travaux d'exploration en ce point, à une distance de 125 mètres au sud du puits Paul. Tome I, 1802.

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