Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 238]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

470

ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

Les recherches exécutées à Argentelle sur le prolongement du filon Agnès sont très rapprochées du contact du gneiss avec le granite ; la distance horizontale entre la galerie d'exploration et l'affleurement de ce contact ne dépasse pas une soixantaine de mètres. Il est donc bien probable que le filon pénétrerait dans le granite à une faible profondeur.

On n'observe cependant nulle part ce phénomène à la surface : on connaît bien une série d'affleurements qui

prolongent au sud ceux d'Argentelle, mais ces affleurements contournent le bord du massif granitique sans y

pénétrer. Les tranchées qu'on y a exécutées pour les explorer ont montré simplement des veines de quartz stérile, courant dans une granulite très feldspathique.

Travaux de Say. - En un point situé au-dessus du village de Say, à 1.100 mètres au sud d'Argentelle, on a exécuté vers 1882 une recherche de 50 mètres en galerie, suivant des veines de quartz rougeâtre, dirigées nordsud et ramifiées dans un filon de microgranulite, à gros cristaux de quartz bipyramidé, avec quelques cristaux de cordiérite assez peu altérée. On y a trouvé des mouches de pyrite, mais pas trace de galène.

Recherches de Saysoubre.- On a obtenu des résultats relativement plus satisfaisants dans une recherche entreprise vers la même époque (1882) près de Saysoubre, 850 mètres plus au sud. On avait observé dans le gneiss, à une distance de 200 à 300 mètres du granite, un affleu-

rement quartzeux de 2 à 3 mètres de puissance, avec barytine, cérusite et pyromorphite ; on ouvrit sur cet affleurement une galerie que l'on poussa à une distance de 280 mètres vers le sud.

DE PONTGIBAUD.

pu le faire présumer. Le filon, orienté N. 20° E, présentait seulement une puissance de 0'11,50 à 1 mètre ; son remplissage, formé de granulite fortement kaolinisée et de quartz, ne contenait qu'une très faible proportion de galène. Cette galène tenait environ 6 kilogrammes d'argent par tonne de plomb, mais elle était en trop petite quantité pour que l'exploitation fut possible, aussi a-t-on suspendu les recherches. Les travaux de Saysoubre ont donné un résultat intéressant au point de vue géologique. Ils ont montré que le filon exploré, présentant les caractères ordinaires des filons de Pontgibaud, s'étendait sous la coulée basaltique du Puy de Banson et sous le conglomérat ponceux, ap-

partenant au pliocène moyen, sur lequel cette coulée repose; on a constaté en même temps que le filon, bien net dans le gneiss, ne pénétrait pas dans les deux formations plus 'modernes qui lui sont superposées. On peut en conclure que le dépôt du remplissage métallifère des filons plombeux de Pontgibaud est antérieur au pliocène moyen.

Filons de cassitérite et de mispickel. La venue plombeuse n'est pas la seule qui se soit manifestée dans la région de Pontgibaud ; on rencontre en divers points de cette région des filons probablement beaucoup plus anciens, encaissés soit dans les schistes cristallins, soit dans le granite, à remplissage quartzeux avec mispickel plus ou moins aurifère et parfois avec cassitérite. Gîte de cassite'rite d' Ar gentelle (*). - Ce dernier cas s'est produit dans la région d'Argentelle, au-dessous du hameau de Mont-la-Côte. On y découvrit, en 1860, dans

Les résultats de cette recherche n'ont pas été aussi satisfaisants que les caractères de l'affleurement auraient

/171

(*) Voir PI. XV.