Annales des Mines (1891, série 8, volume 20) [Image 314]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

soit par une presse hydraulique le piston de la presse peut être en relation avec un accumulateur, un robinet permettant de régler la pression. On emploie aussi avec avantage le compresseur sterhydrauligue Thomasset, où la descente du piston moteur de la presse est produite par une vis qui lui donne un mouvement lent et sans saccades. Ce sont les appareils de mesure de la pression qui

présentent les dispositions les plus variées ; d'après leur nature, on peut distinguer quatre groupes de machines

1° Celles où la pression motrice est directement mesurée; 2° Celles où la traction de l'éprouvette est mesurée par une romaine ;

3° Celles où la traction de l'éprouvette est transmise à un diaphragme en relation avec un manomètre; 4° Enfin les machines à diaphragme en relation avec un appareil à romaine. Les machines du premier genre sont les plus simples de toutes, puisqu'elles comprennent un simple pot de presse muni d'un manomètre. Elles ont été étudiées par M. G. Marié (Congrès int. de 2néc. app., t. III, p. 9), qui a montré que l'effet du frottement du cuir embouti de la presse, pourvu qu'il fût convenablement entretenu, était négligeable dans les essais pratiques. Mais le manomètre métallique qui mesure la pression élevée dans le cylindre est souvent mal gradué dès le début et, de plus, se dérègle avec le temps. M. Marié indique une méthode pour le vérifier, par l'emploi d'un petit piston sans garniture ou soupape à fuite. Il est certain que des machines fort simples, mesurant les efforts à 2 ou 3 p. 100 près, suffiraient pour la plupart des essais non scientifiques ; quand on voit les différences considérables de la résistance de deux éprouvettes dé

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

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coupées côte à côte dans une pièce de métal qui semble parfaitement homogène, on ne peut s'empêcher de trou-

ver exagérée la précision de la plupart des machines d'essai employées dans l'industrie. Un instrument de mesure très précis est inutile quand la quantité à mesurer est par essence peu précise ; mesurerait-on au millimètre la hauteur des vagues de la mer? .L'Engineering (vol. XLIII, p. 415) donne la description d'une machine de ce genre pouvant exercer une traction

de 545 tonnes, à Athens, en Pennsylvanie. Un piston d'une section utile de 1 m2,341 est soumis à une pression atteignant 42 kilogrammes par centimètre carré ; il est muni, de même que ses tiges, de garnitures en chanvre.

Un effort de 1.400 kilogrammes, produit par l'eau qui s'écoule à travers un orifice en contre-bas, suffit pour ramener le piston. Les machines du second genre, où la traction est transmise par l'éprouvette à une romaine, sont les plus nom-

breuses; souvent les romaines sont à plusieurs leviers, pour obtenir une réduction convenable de l'effort sans longueur excessive. M. Mettrier a décrit dans les Annales (8e s., t. XVII, p. 151) une machine de ce genre (système Kirkaldy), d'une puissance de 500 tonnes, installée à Malines.

On a construit des machines avec levier à axe d'articulation variable, de manière à réduire à volonté la charge maxima en augmentant la sensibilité (machine Wicksteed de 100 tonnes au laboratoire Walker à Liverpool ; Engineering, 1891, 2e sem., p. 144).

Comme exemple du troisième genre, nous citerons la machine Thomasset, où la traction de l'éprouvette, déjà réduite par un levier coudé, se transmet à un piston qui presse un

ce piston est assez grand pour donner

une pression par centimètre carré facilement mesurable à l'aide d'un manomètre à mercure à air libre. Pour évi-