Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 234]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

d'une chemise de vapeur et même d'un faisceau tubulaire en communication avec la chaudière. Cette disposition

existe notamment dans les machines élévatoires Worthington. On prend ainsi une certaine quantité de chaleur

à la vapeur à la température la plus élevée, pour la communiquer à la vapeur moins chaude du réservoir; cette vapeur se trouve ainsi asséchée ; on conçoit même qu'elle puisse être surchauffée. A priori, l'opération ne paraît pas avantageuse : on y a renoncé pour les machines

Sulzer. D'après une expérience sur une machine de ce type, d'une puissance de 400 à, 500 chevaux, dont le résultat m'a été communiqué par MM. Carels, qui l'ont construite, la consommation de vapeur par cheval-heure

a été de 0,223 kilogrammes plus élevée quand on a réchauffé le réservoir intermédiaire. Il faut éviter, bien entendu, de donner à un cylindre une enveloppe de vapeur à température moins élevée que

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naître, tant pour l'étude théorique des machines que pour l'appréciation pratique, qui se fait d'après le poids de vapeur consommé par cheval-heure ; pour une même

machine, ce poids augmentera si la proportion d'eau dans la vapeur augmente. D'autre part, on apprécie la chaudière d'après le poids de vapeur produit par I kilogramme de combustible ; la chaudière sera, en appa-

rence, d'autant meilleure que la vapeur entraînera plus d'eau. Plusieurs méthodes sont employées pour doser les proportions d'eau dans la vapeur ; la plus sûre paraît être la méthode calorimétrique de Hirn. Il est difficile de dire avec précision quel est l'effet de l'eau mélangée à la vapeur qui pénètre dans un cylindre ; quand la proportion en est minime, la diminution de rendement qui en résulte paraît faible ; ainsi la circulation

préalable de la vapeur dans l'enveloppe augmente la proportion d'eau qu'elle contient quand elle entre au

celle qui y travaille; cette réflexion semble presque

cylindre, et nous avons vu cette disposition adoptée par

inutile ; cependant on trouve cette disposition vicieuse

de bons constructeurs. Le séjour permanent de l'eau dans les cylindres paraît surtout à craindre, parce que

dans certaines machines compound, où le réservoir intermédiaire entoure plus ou moins complètement le cylindre à haute pression dépourvu de chemise. Dans les machines

son action s'ajoute à celle des parois.

à tiroir, sans chemise, le conduit d'échappement est le plus souvent en contact avec une portion plus ou moins grande du cylindre qu'il contourne ; il importe de réduire autant que possible cette surface de contact ; on peut critiquer spécialement, à ce point de vue, la disposition

Laminage de la vapeur. En principe, le laminage de la vapeur, c'est-à-dire l'abaissement de la pression par le passage à travers un orifice restreint, sans production de travail externe, n'est pas avantageux ; on retrouve bien dans la vapeur (s'il n'y a pas de chaleur

adoptée dans quelques locomotives à cylindres intérieurs,

La vapeur

reçue ou cédée au passage de l'orifice) la même quantité de chaleur ; la vapeur renferme une moindre proportion d'eau ou bien elle est surchauffée si elle était tout à fait sèche au début ; mais sa température s'est abaissée et le maximum du travail qu'elle peut fournir se trouve par là réduit. Cependant en pratique le laminage est largement

qui arrive aux machines contient une proportion d'eau variable suivant les cas et qu'il est intéressant de con-

employé et non sans avantages. On le trouve en trois points du trajet de la vapeur : entre la chaudière et la

et qui consiste à faire du conduit d'échappement une ceinture complète autour du cylindre, faute de place entre les cylindres.

Effet de l'eau mélangée à la vapeur.