Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 233]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

L'emploi de la vapeur du réservoir au lieu de vapeur

de la chaudière dans l'enveloppe du grand cylindre semble diminuer la consommation totale de ces machines.

D'après les résultats de quelques essais qui m'ont été

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exemple, dans les derniers croiseurs commandés par la marine française, nous trouvons les pressions de 12, 6 et 4'g pour les enveloppes des petits, moyens et grands cylindres. Des détendeurs réduisent convenablement la

obligeamment communiqués par MM. Carels, essais qui, il est vrai, portaient sur des machines différentes, la consommation dans le premier cas était de 6,15 à, 6,9 kilo-

pression de la vapeur, prise à 12. Il est prudent, en

grammes de vapeur par cheval-heure indiqué, et de 7 à 7,8 kilogrammes dans le second ( chauffage à haute pression du grand cylindre), pour des moteurs de 120 à 300 chevaux. Dans les machines à triple expansion construites par Weyher et Richemond, nous trouvons une circulation préalable de vapeur, prise à 10 kilogrammes, autour du cylindre à haute pression, puis au cylindre moyen une

spéciale de vapeur, il est indispensable de donner un écoulement à l'eau condensée. Si la machine est installée à, un niveau supérieur à celui de la chaudière, rien n'est

enveloppe spécialement alimentée par la vapeur à 10 kilogrammes ; cette vapeur passe ensuite, après être détendue à 5 kilogrammes, dans l'enveloppe des cylindres à basse pression. C'est à la suite d'expériences méthodiques qu'on a fixé ces pressions.

Dans les grandes machines, notamment dans les appareils marins de puissance considérable, l'alimentation indépendante des enveloppes a le grand avantage pratique de permettre le réchauffage des cylindres avant la mise en marche et d'éviter ainsi au départ des condensations

dangereuses. En outre, l'alimentation par circulation

outre, de munir les enveloppes de soupapes de sûreté. Lorsque les enveloppes sont alimentées par une branche

plus simple que d'y ramener l'eau par l'action de la gravité.

Dans le cas contraire, on fait usage de purgeurs automatiques, appareils souvent capricieux, ou d'une pompe de purge, plus sûre et ayant l'avantage de renvoyer l'eau chaude et distillée à la chaudière. L'Engineering du 13 juin 1890, p. 712, indique une curieuse disposition de tuyaux, pour le retour spontané de l'eau des enveloppes à la chaudière, située à un niveau plus élevé. Ces détails sont souvent négligés dans des machines, même soignées d'autre part : on voit trop fréquemment au bas des enveloppes un simple robinet purgeur que le conducteur de la machine manoeuvre sans pouvoir se rendre compte de ce qu'il fait, soit qu'il laisse le cylindre s'entourer d'une chemise d'eau, soit qu'il établisse une

fuite de vapeur à l'égout. On a peine à comprendre

qu'après avoir fait la dépense considérable d'une enveloppe

préalable de la vapeur dans l'enveloppe conviendrait peu

au cylindre, on néglige les détails qui rendent cette en-

pour la marche à vitesse fortement réduite, utile

veloppe efficace et économique ; néanmoins les exemples de cette négligence sont fréquents.

dans

la marine militaire, à cause de la grande proportion d'eau qui serait alors introduite dans le cylindre de détente. Les pressions élevées admises aujourd'hui doivent, d'ailleurs, être réduites dans les enveloppes des cylindres de détente, pour éviter une trop forte consommation, et surtout pour ne pas alourdir extrêmement ces grands cylindres en les

mettant en état de résister à la pression maxima.

Par

Une question qui se lie à la précédente est celle des enveloppes de vapeur de la chaudière au réservoir intermédiaire des machines compound. Par suite des dispositions générales, ce réservoir se trouve souvent en contact avec la face extérieure des enveloppe de cylindres ; mais lorsqu'il est séparé des cylindres, on le munit parfois