Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 235]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

boîte à vapeur de la machine ; au passage des organes réglant l'admission dans le cylindre ; au passage des organes d'échappement. Ce premier laminage donne le moyen le plus simple de régulariser la vitesse des machines. Avec certains types de générateurs qui peuvent supporter des pressions fort élevées, on élève à dessein la pression dans la chaudière au-dessus de celle admise pour la machine (par exemple de 10 à 14 kilogrammes par centimètre carré) et l'on fait usage d'un détendeur, afin d'obtenir la vapeur plus sèche. Étant admis que la pression de 10 kilogrammes ne doit pas être dépassée à la machine, l'opération peut être avantageuse ; toutefois la température plus élevée dans la chaudière (197 au lieu de 183 degrés dans l'espèce) doit laisser perdre des gaz un peu plus chauds dans la cheminée. Une question intéressante se pose parfois en pratique:

lorsqu'une machine donnée doit marcher à puissance réduite, convient-il d'augmenter beaucoup le rapport de détente ou bien de conserver une détente modérée en réduisant la pression par laminage avant l'arrivée à la machine? La réponse dépendra des circonstances de chaque cas ; mais aujourd'hui on ne préconise plus uni« quement la détente et toujours la détente, ainsi qu'on le

faisait autrefois. Surtout avec les machines à grands espaces libres et sans compression, on aura souvent avantage à laminer la vapeur et à ne faire qu'une détente modérée dans le cylindre. Le laminage à l'admission entraîne une certaine perte sur la surface du diagramme, c'est-à-dire une réduction

du travail produit, mais compensée en partie par un léger assèchement de la vapeur. Il a surtout l'avantage pratique d'augmenter la détente effectivement obtenue dans les machines à tiroir, comme nous le rappellerons au chapitre iv, détente qui serait souvent trop faible. Enfin le laminage à l'échappement est sans compen-

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

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sation thermique dans les machines à un cylindre ; dans les machines à détentes successives, l'assèchement de la vapeur à l'échappement d'un cylindre augmente l'effet utile du suivant. Dans les machines à tiroir, l'effet indirect du laminage à l'échappement est de réduire la perte de travail provenant de l'échappement anticipé.

D'une manière générale, on peut dire que beaucoup des constructeurs ne semblent pas redouter les effets d'un laminage modéré.

Effet des fuites. Les fuites ont, sur la consommation de vapeur, un effet comparable à l'action des parois ; ou plutôt l'action des parois peut se comparer à une fuite importante de vapeur de la chaudière au condenseur. La plupart des machines peuvent donner lieu à des fuites de vapeur par les organes de distribution et autour des pistons. Rien ne révèle ces fuites, h moins qu'elles ne prennent une grande importance ; c'est l'un des défauts de toutes ou de presque toutes les machines à vapeur ; il peut exister des fuites de vapeur qui aug-

mentent par l'usure, sans que rien les fasse remarquer. Dans les machines à plusieurs détentes, les fuites sont atténuées par la moindre différence des pressions des deux côtés des organes de distribution et des pistons, et la vapeur qui fuit n'est complètement perdue que si elle fuit dans le cylindre à basse pression, qui seul communique avec le condenseur.

Conversion du travail indiqué en travail effectif. La dernière des causes de diminution du rendement du cycle théorique n'est pas l'une des moins importantes. Jusqu'ici nous avons examiné le travail produit par la pression de la vapeur sur les pistons, travail que fait connaître l'indicateur, et qu'on nomme pour cette raison travail indiqué. Ce qui importe en définitive c'est le tra-