Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 277]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

de ces services, notamment du service des mines (art. 1);

de plomb, cuivre, argent et des sources salées (art. 2).

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et, après- avoir dit, dans son article 49, que les programmes d'instruction dans les écoles d'application devaient être arrêtés de manière que l'enseignement y fût en harmonie et entièrement coordonné avec celui de l'École polytechnique, la loi ajoutait dans son article 51

que « l'École de Châlons sera une école d'application pour l'artillerie (*) à l'instar de celle de Metz pour le génie militaire, de celles de Paris pour les ponts et chaussées, les mines et les géographes ». Cette loi, et cet article

notamment, paraissaient donc consacrer explicitement

l'École des mines de Paris dans des termes tels qu'il était permis de considérer désormais comme implicitement abrogé en droit, ainsi qu'on l'avait jusqu'alors admis en fait, le système de la loi du 30 vendémiaire an n'admettant comme école des mines qu'une école pratique à établir sur une exploitation. Le conseil des mines devait donc être loin de s'attendre à la décision du 12 février 1802 qui, à son plan si large, substituait cette solution mesquine de créer, en place de l'École de Paris supprimée, deux écoles pratiques : l'une à Geislautern, dans le département de la Sarre, l'autre à Pesey dans le département du Mont-Blanc (art. 1 de l'arrêté des consuls). Dans la première, on devait ensei-

gner l'art de traiter les mines de fer et d'extraire

la

houille, en même temps qu'on s'occuperait de tout ce qui a rapport aux préparations dont les substances minérales sont susceptibles; dans la seconde, on devait faire connaître tout ce qui a rapport à l'exploitation des mines (*) On sait que pendant longtemps l'artillerie avait soutenu que son service pouvait se recruter directement par l'Ecole de Chtlons sans que ses élèves passassent au préalable par l'Ecole polytechnique. La loi de l'an VIII eut notamment pour but de résoudre définitivement ce conflit et de mettre l'Ecole de Citions,

en tant qu'école spéciale, sous la dépendance de l'Ecole polytechnique.

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Chaque école, qui pourrait recevoir dix élèves, au traitement de 600 francs et entretenus aux frais du gouver-

nement (art. 6), devait être dirigée par un directeur, au traitement de 5.000 francs, et avoir trois professeurs, au traitement de 4.000 francs, nommés par le premier Consul, sur la présentation du ministre et les propositions du conseil (art. 8); l'un des professeurs devait être chargé d'instruire les élèves dans la science pratique de l'exploitation; le second professeur, dans la mécanique et ses applications aux travaux des mines ; le troisième devait donner les principes physiques et chimiques nécessaires au minéralogiste (art. 3, 4 et 5). Cette décision, qui d'ailleurs, on le verra, ne fut pas appliquée à la lettre, est de nature à surprendre ; elle dénote à coup sûr dans son programme d'enseignement peu de connaissance des nécessités d'une école des mines dont l'enseignement doit se suffire à lui-même. L'erreur d'appréciation est d'autant plus étonnante qu'on avait l'expérience acquise par huit ans de fonctionnement de l'École des mines de Paris. Il faut évidemment chercher les motifs de cette décision fâcheuse dans le désir que l'on avait de réaliser des -économies importantes dans tous les services publics (*); cette mesure se reliait au système qui amenait à ne plus conserver le personnel des mines en résidence à Paris, mais à l'envoyer désormais résider dans des arrondisse(*) Dufrénoy, dans une note sur l'historique de l'Ecole adoptée par le conseil de l'Ecole le 17 décembre 1834, disait :u La suppression de l'Ecole des mines de Paris fut le résulta.t d'une économie mal entendue. Elle a été regardée comme très fâcheuse; sans doute il était utile de fournir aux jeunes ingénieurs un moyen de suivre les travaux des mines ; mais les écoles pratiques ne doivent être que le complément des écoles d'application. »

Tome XV, 1889.

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