Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 276]

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NOTICE HISTORIQUE.

L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

le 18 brumaire, annonça au conseil des mines que, puisqu'il

persistait à déclarer impossible, dans ces conditions, l'établissement de l'École pratique à Giromagny, il fallait chercher où la placer ailleurs. En réponse à cette invitation, le conseil lui adressa, le 28 mai 1801 (8 prairial an IX), un travail où il faut aller chercher l'origine de l'arrêté du 13 pluviôse an X (12 février '1802).

Persistant dans l'idée qu'il fallait s'efforcer de donner une instruction pratique détaillée dans toutes les branches de l'art des mines et de la métallurgie, le conseil pen-

sait que l'École pratique devait comprendre quatre sections ou plutôt qu'il fallait quatre écoles pratiques : une pour l'exploitation des mines proprement dite, qu'il était préférable de placer sur une mine de houille ; la seconde pour le traitement des minerais de fer et l'élaboration de ce métal ; la troisième pour le traitement des minerais de plomb et de cuivre et pour la séparation de l'or et de l'argent ; la quatrième pour l'exploitation des salines. Le conseil proposait de fixer la première école aux houillères de Rolduc et Keskraed (Meuse inférieure); la seconde à Geislautern près Sarrebruck; pour la troisième

il remettait à indiquer l'établissement destiné au trai. tement du cuivre ; il désignait pour l'exploitation et le traitement des plombs argentifères les mines de Pesey et cl'Allemont, qu'il fallait réunir à cet effet sous une même

direction; la quatrième école enfin aurait été placée à Lons-le-Saulnier. En indiquant les mines de Pesey qui, d'après les renseignements de Schreiber, permettaient de concevoir à bref délai de grandes espérances moyennant

de faibles avances, le conseil faisait observer que « la position de cette école pratique dans un des départements méridionaux contribuera à répandre dans ces contrées le

goût de l'exploitation et les lumières propres à la faire prospérer. »

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A chacun de ces établissements devait être attaché un inspecteur chargé de la direction et du professorat, un ingénieur pour le seconder, et un comptable (*). L'enseignement aurait été donné gratuitement aux élèves envoyés tant par le gouvernement pour leur instruction pratique, que par des particuliers, ou venus d'eux-mêmes, pour s'instruire.

Les élèves de l'École des mines de Paris auraient été tenus nécessairement à y venir faire un stage, et leur avancement comme ingénieurs surnuméraires n'aurait eu

lieu qu'après constatation de leurs connaissances pratiques.

Plus que jamais, le conseil ne pouvait voir dans ces écoles pratiques, pour les élèves du gouvernement, qu'un complément, à un point de vue nécessaire mais spécial,

de l'enseignement théorique indispensable qu'il devait prendre d'abord à l'École des mines de Paris. Cette idée, que le conseil avait toujours eue même au lendemain de la loi du 30 vendémiaire an IV, paraissait encore plus rationnelle depuis la loi du 25 frimaire an VI1I (16 décembre 1799) qui venait de réorganiser l'École polytechnique. En effet, cette loi, en accentuant encore l'évolution vers

la théorie pure que subissait depuis sa création l'enseignement de l'École polytechnique, indiquait nettement que, pour les élèves destinés aux services publics, cette école n'était qu'une préparation aux écoles d'application (*) Le conseil indiquait comme personnel

Pour Rolduc : inspecteur, Baillet; ingénieur, Brochin ; Geislautern : inspecteur, Ilassenfratz; ingénieur, Beaunier; Pesey : inspecteur, Schreiber; ingénieur, Cordier; Lons-le-Saulnier : inspecteur, Faujas de Saint-Fond; ingénieur, Champeaux.