Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 275]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

mont et de Pesey, et les forges de Saint-Hugon, jadis aux Chartreux, dont le revenu net de 6.000 francs aurait permis de reprendre l'exploitation des mines.

francs pour frais d'établissement, 24.700 francs pour le traitement du personnel et 30.000 pour les travaux de mines, et il invitait le conseil à se mettre en mesure d'ouvrir l'école au printemps de 1799. L'affaire n'eut pas de suite parce que les fonds manquèrent. Aussi bien le conseil, reprenant ses anciennes observations, rappela qu'il lui serait impossible d'organiser et de faire fonctionner utilement l'École à Giromagny si on

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Toutes ces exploitations étaient à ce moment à la disposition de l'État. Ces arrondissements auraient été administrés directement, comme celui de l'École pratique, par le conseil des mines, sous l'autorité du ministre de l'intérieur ; les bénéfices auraient servi d'abord à payer toutes les dépenses du corps des mines et des écoles théorique et pratique; un dixième du bénéfice net aurait été versé au trésor ; le surplus des fonds disponibles devait

être employé en travaux de recherche, c'est-à-dire en

travaux pour ouvrir de nouvelles mines, ou en recherches de nouveaux procédés ou d'améliorations des procédés anciens des mines et des usines. Le conseil des mines pensait que, dans l'état de la science à cette époque, l'administration était seule en mesure' de faire, dans cette voie, des tentatives heureuses. En dehors de l'enseignement direct donné dans les écoles au personnel de l'État

et de l'industrie privée, le conseil entendait que les exemples donnés par la conduite de ces exploitations modèles fussent un enseignement pour le pays tout entier, convaincu que l'industrie minière et métallurgique devait recevoir, à tous égards, le plus vif essor de cet ensemble de combinaisons. On reconnaîtra sans peine dans tout

ce plan l'influence des coutumes allemandes de cette époque.

Pendant que l'administration des mines agitait ces problèmes, sur lesquels on peut être partagé d'opinion, mais dont le haut intérêt n'échappera pas, la question de _l'École pratique parut faire un pas sur le terrain des faits. François de Neufchâteau, ayant pris le ministère de l'intérieur, annonça au conseil, en l'an VII, qu'il pourrait allouer 63.600 francs pour l'École pratique de Giro. magny, où légalement elle était restée fixée, dont 8.900

ne lui remettait pas en même temps, suivant ses anciennes demandes, les houillères de Ronchamp, ainsi que

les bois et pâturages jadis affectés aux mines de Giromagny et le couvent de Picpus nécessaire au logement du personnel. Le conflit au sujet de ces affectations persistant entre le ministère de l'intérieur et le ministère des finances, la question dut être soumise au Directoire exécutif, auquel on communiqua en même temps le plan des arrondissements minéralogiques. Le Directoire ne sut pas ou ne voulut pas distinguer la question de l'École pratique de Giromagny de celle des arrondissements, et il rejeta

l'ensemble du plan proposé par le conseil « non seulement par la considération du grand nombre des établissements demandés, mais encore par l'inconvénient de les

ôter à la régie des domaines et de perdre l'espoir de la grande augmentation de revenu que ses soins doivent procurer dans des temps plus heureux, et par celui de les confier à des mains, très habiles sans doute dans la par-

tie des arts, mais qui n'ont pas le même avantage ni la même tendance du côté de l'administration économique. » (Lettre du ministre des finances au ministre de l'intérieur

du 4e jour complémentaire de l'an VIII, 21 sept. 1800.) Le ministère des finances profita de son succès pour affermer définitivement les houillères de Ronchamp et pour aliéner les pâturages de Giromagny. Toute la combi-

naison du conseil des mines sur Giromagny s'écroulait. Aussi Chaptal, étant devenu ministre de l'intérieur après