Annales des Mines (1888, série 8, volume 14) [Image 53]

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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

ÉTUDES MÉTALLURGIQUE s.

Cependant Tchernoff dit expressément que la temp&

rature b, d'ailleurs variable avec la dureté des aciers, est supérieure à la température a; elle atteint le rouge vif pour l'acier à canons qui est de moyenne dureté et le blanc pour le fer doux (*). Si cette dictinction est réelle, il faut que le point b ait des propriétés personnelles qui ne puissent pas se con. fondre avec celles du point a. En fait, ces propriétés existent et Tchernoff nous les indique en disant « Au-dessus de b, l'acier devient d'autant plus mou et ses particules ont d'autant plus de facilités pour se grouper

en cristaux (si le repos de la masse n'est pas troublé par des moyens extérieurs) , qu'il a été chauffé davantage; en outre, ses particules mettent d'autant plus de temps pour se grouper que la température à laquelle elles sont

soumises avant de descendre à b est plus basse. Aux températures inférieures à b, la structure de la masse ne s'altère pas. « La propriété de l'acier de devenir grenu peut se re. présenter graphiquement comme suit : sur notre échelle des températures (P1. III, fig . 7), nous élevons une courbe à partir de b et les ordonnées y, y', y" de cette courbe représentent le degré de développement des grains pour les températures correspondantes x, x", les conditions de refroidissement à partir des diverses températures x', x" jusqu'à b restant nécessairement identiques. A une

certaine température X inférieure au point de fusion, Y devient infini et la courbe asymptotique. » C'est, croyons-nous, dans ces dernières explications qu'il faut prendre la définition du point b. Si nous avons pu relever dans le texte de Tchernoff, entre les propriétés du point b et celles du point a, une (*) Comp. Dict. de Wiirtz, supplément, article Fer (Métallurgie du), par M. Deshayes.

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confusion qui s'accentue encore chez les commentateurs, cette confusion s'explique fort aisément 1° Par les relations naturelles qui existent réellement, comme nous le verrons plus tard, entre les points a et b; 2° Par la segmentation, pour certains aciers, du point

- certaine

multiple a en points simples aaa3; 3° Par le fait que les points a a a, n'occupent pas, sur l'échelle des températures, la même position pendant le chauffage et pendant le refroidissement ; 4° Par cet autre fait que les points a- ne sont pas toujours des points mathématiques et peuvent correspondre à des phénomènes progressifs entre des limites de température assez éloignées. Maintenant que les points a ont été définis dans la première partie, nous pouvons leur restituer ce qui leur appartient, et il nous restera, pour le point b, la définition suivante, restreinte, mais précisée et ne convenant plus qu'a ce point

Le point b d'un acier est une température telle que l'acier, quel que soit son état initial, s'il est chauffé au-dessus de s'il est chauffé au- dessus a et au-dessous de b et re- de b, prend, quelle que soit froidi lentement, reste ou la vitesse du refroidisse-

devient à grain fin, quelle ment , un grain d'autant que soit la lenteur du re- plus gros que la températurc a été portée plus aufroidissement. dessus de b.

Telle est la signification que nous paraît prendre le point b, quand on interprète le mémoire de Tchernoff à la faveur des travaux récents.

Mais cette définition, qui n'est autre chose que l'expression d'un fait connu, n'apprend rien sur la position exacte du point b, ni sur les causes ou les lois du changement de grain.

C'est dans l'espoir de préciser un peu les connais-