Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 238]

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DE BOURBON-L'ARCIjAMBAULT.

leurs lexives, et découllant l'eaue de là faict un petit.

lasche le ventre à ceulx qui en boyvent, mais aux femmes enceintes est défendu d'en boyre et de s'en laver. »

ruisseau limoneux et fumant mesmemen en hiver que les eaues sont plus chaudes qui va se joindre avec l'eaue qui

descend du grand estang du chasteau et tous deux ensemble entrent dans un autre ruisseau appelé la Burge qui prend sa source au bourg de la Burge soubz ledict chastel de Bourbon et faict mouldre plusieurs moulins. » Toute eaue Nature et propriétez desdiets Baings. chaulde ainsy que dict Vitruve au livre huitième chapitre troisième de son architecture est médicinalle pour autant Ii

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MÉMOIRE SUR LES SOURCES MINÉRALES

qu'elle est cuyte par ses rencontées qui luy font recepvoir une autre vertu pour nos usaiges et qu'il soit vray les fontaines et baing sulphurés guérissent les morfondures et refroidissements de nerfz en les reschauffant au moings de leurs propriétés chaudes et attirant des corps les humeurs corrompues et dépravées. Celles qui sont pleines d'alum profittent grandement aux paralytiques et autres qui ont leurs membres mutilés. parce qu'elles ouvrent les porosités des vaines puis purgent les parties affligées et par la force de leur chaleur.

chassent hors la maladie contraire sy bien que les langoureux en sont souventes foys restitués en leur première santé.

Or l'eaue de ces baings est inelée avec soulphre et alum et par ce, est bonne pour ' jeux troublés et chassieux, renforce la débilitatioh s nerfz par catharre et

flux de sang sortant des narrines; elle est fort souveraine à pulmons foibles et estomac languissant, donne appetit et faict la digestion; guérit la douleur de la ratte' et du foye, et les jambes ulcérées, et sert grandement pour les gouttes et toutes maladies froides et humeurs; et sy est bonne pour les percluz et pour ceulx qui ne se peuvent aider de leurs membres ou qui ont les veines ou les nerfz débilités et sert de remedde aux ydropicques et gravelleux et a ceulx qui ont la pierre et la colioque et

La description de Jean Banc, trente-six ans après, est à peu près conforme à la précédente ; mais, comme elleest très précise, nous en donnerons encore un extrait « L'adjencement est que trois grands puits entr'ouverts, dessein en divers lieux de leur structure pour l'aide de la décharge et réception de ces sources, servent à toutes trois. J'ai ouï dire qu'une seule pierre sert de fondement à tous les dits puits séparés qui, néanmoins, ont rapport les uns aux autres, assez grands, bâtis industrieusement

par angles ou arêtes tirées du fonds ; je crois que leur longueur (comptée la distance qui est entre chacun) peut. être de 15 pieds ou un peu plus ; ils sont bien cimentés,. posés dedans le grand espace du bain, fort proches de la muraille, du côté de la maison du Fauconnier, tirant vers le soleil levé. Il y a trois sièges assez larges, couverts de

la même muraille du bain, qui servent à reposer ceux qui se baignent. Il y a aussi autour du dit bain cinq grands degrés pour y descendre ; la figure en est presque carrée, et capable de tenir bien cent personnes ; il est divisé en

deux par une muraille faite à travers qui n'est pas également tirée, etc.... » Après quoi il expose les facilités que trouvent les baigneurs à Bourbon et donne la composition de l'eau qui, pour lui comme pour Nicolay, est formée de soufre, bitume et nitre.

L'intérêt de ces deux documents est qu'ils nous apprennent quelle était la disposition des puits et des bains au commencement du XVII° siècle, un peu avant qu'il y fût fait un travail assez considérable attribué générale-

ment (nous n'avons pu trouver d'après quel indice) à Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII.

Dubuisson Aubenay, qui visita les lieux en 1646, remarque que « la description des puits, plate-forme et la-