Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 237]

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DE BOURBON-L'ARCHAMBAULT.

MÉMOIRE SUR LES SOURCES MINÉRALES

pas alors d'établissement unique, mais que dans chaque maison particulière se trouvait une piscine alimentée par

quelque dérivation des sources, comme cela a encore lieu dans certaines villes d'eaux. C'est un fait qui ressort également d'une relation bien postérieure (1646), celle de Dubuisson Aubenay (*), ces piscines séparées sont décrites comme de curieuses antiquités. En travaillant à tous ces logis, nous dit ce der-

nier, on a découvert, au dedans de l'édifice romain cidessus (situé près des bains), un plancher à grands carreaux de marbre blanc qu'on leva avec bien de la difficulté. Il y avait par-dessous un ciment très dur, audessous duquel il y avait un autre plancher de grands carreaux de pierre qui couvrait une voûte ou crypte, en laquelle il y avait de l'eau. Ce qui fait croire que c'était un bain particulier, où l'eau était conduite des bains publics qui sont tout proches, la rue seule entre deux... A partir du XiIe siècle, la fortune toujours croissante des ducs de Bourbon fut sans doute pour quelque chose dans la renommée que continuèrent à avoir ces sources au milieu de l'oubli de tant d'autres ; nous savons que Louis IX (dont la fille épousa, en 1288, un de ces ducs), y vint une ou deux fois. Aux siècles suivants, tant pour »

admirer le château que pour voir les bains, tous les voyageurs qui parcoururent le centre de la France passèrent par Bourbon.

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seigneur le duc de Montpensier (*) ; en 1605, celle d'un autre médecin renommé de Moulins, Jean Banc (**); enfin, en 1646, celle de Dubuisson Aubenay (***) Voici la description de Nicolas de Nicolay « Au dict bourg de Bourbon, au-desstis des halles sont

les baings chauldz provenant des fontaines chaudes qui passent par mines d'aluni et de soulphre et sont beaux et grandz, beaucoup plus longs que larges, tenant la forme octogone ou a huict faces, comme aussy les trois puitz(*"*) gui sont dedans hault eslevés près de la muraille et tous trois joignant l'un à l'autre, et sont couvers de grilles de fer fermant à clef, à ce que personne par inadvertance ny tumbe, car l'eaue qui est dedans venant des vraies sources des baings est sy extremement chaulde et bouillante que sy une personne ou quelque beste estoit tumbée dedans comme ceulx de Bourbon asseurent qu'il advint une fois à un certain homme, il seroit bien difficile de le pouvoir retirer autrement que par pièces. Lesdictz baings sont tous environnés de muraille antique pour la

retention des eaues et tout autour par le dedans il y a de grandes marches et degrés de grandes pierres de taille,

pour servir de siège à ceulx qui s'y baignent et y a une separation du cousté des halles au bout du grand baing d'une longue muraille de grandes pierres plates au milieu de laquelle, par un petit canal, s'écoule l'eaue dans un autre réceptoire deux fois plus petit que ledict grand Laing ou les femmes du dict bourg lavent leurs linges et

En 1569, nous avons la relation d'un géographe de Charles IX, Nicolas de Nicolay (**) ; puis, en 1604, celle de Jean Aubry, docteur en médecine, médecin de Mon(*) Manuscrit 2694 A de la Bibliothèque Mazarine, p. 20 à 39. Cf. Revue bourbonaise, mars 1887. (*I Description générale du bourbonnais en 1569, par Nicolas de Nicolay, publiée par le comte frisson d'Hérisson. Moulins, 1875, chap. xcv, p. 100.

(0) Les bains de Bourbon-Lancy et l'Areltambault, de J. Aubry. Bourbonnais, C19191111, fol. 50.

(") La mémoire renouvelée des merveilles des eaux naturelles, par Jean Banc, docteur en médecine, de Moulins, en Bourbonnais. Paris, 1605.

(') Manuscrit 2694 A de la Bibliothèque Mazarine, p. 20 à 39. (****) Cf. PI. IX, les fig. 2 et 3 qui représentent l'état du cap-

tage en 1882.